La Forêt Atlantique, Mata Atlantica en portugais, est aussi ancienne que méconnue. Pourtant, sa biodiversité fait partie des plus impressionnantes du monde, ses écosystèmes abritent une faune et une flore extrêmement riches et variées. Autrefois très étendue, la Mata Atlantica actuelle n’est qu’un vestige de l’originelle, morcelée en différentes réserves. Englobant de larges portions du sud-est brésilien, la forêt s’étire sur toute la côte bahianaise jusqu’au nordeste, et est scindée en deux grandes parties. Celle du sud-est délimitée entre le Parana et le sud de São Paulo, et l’autre située sur le littoral atlantique appelée “Côte de la Découverte”. La Forêt Atlantique avoisine aujourd’hui les 600 000 hectares, ce qui est assez peu si l’on considère sa taille initiale. Elle recouvrait autrefois 15% du territoire brésilien, contre seulement 7% aujourd’hui. Cet espace naturel détruit a laissé place à plus de 3000 villes et environ 100 millions de personnes. Néanmoins, on compte certains secteurs protégés de la chasse et de l’exploitation forestière. On vous présente cette étendue de nature exceptionnelle, un trésor emblématique qui mérite d’être visité au moins une fois dans sa vie.
La Mata Atlântica, sanctuaire de la biodiversité brésilienne et mondiale !
La Forêt Atlantique est un biome possédant des environnements immensément variés. Ces écosystèmes ont développé des variétés florales et fauniques uniques, inhérentes à plusieurs types de climats. Du sub-tropical au sec selon la région et la hauteur, la Mata Atlantica est une forêt millénaire, presque magique. Le taux d’endémisme de ses nombreuses espèces est très élevé, ce qui confère à la forêt un caractère unique !
Une forêt tropicale brésilienne hybride
Le Brésil est un pays immense, à la biodiversité très intéressante. D’une superficie de presque 15 fois la France, le pays possède des espaces naturels très variés. La Forêt Atlantique s’étend sur des régions différentes, ce qui donne lieu à une végétation nuancée appartenant à des environnements typiques.
Côté sud-est, du Paraná à São Paulo, on trouve pas moins de 25 aires protégées, aussi riches qu’hybrides ! Réparties sur des zones géographiques très diverses, la variété des écosystèmes est impressionnante. Des montagnes aux plaines côtières, en passant par les îles et estuaires, les zones peuvent être sèches, humides, ou chaudes, ce qui donne lieu à une végétation luxuriante, d’une grande beauté. De larges forêts massives, des broméliacées, et des orchidées, entrecoupées de cascades et de roches saillantes composent les paysages montagneux de la forêt atlantique. Mangroves, restingas, et écosystèmes marins abondent sur les îles côtières et les estuaires littoraux. Dans la zone du sud-est, on trouve également l’un des sommets les plus élevés du Brésil, le pic de la Bandeira, avec ses 2891 mètres. Ajouté à cela, les multiples grottes (environ 300) qui jonchent les flancs montagnards. La grotte Casa de Pedra est une des plus connues pour son entrée la plus haute du monde, perchée à 215 mètres.
Sur la “Côte de la Découverte”, nommée après Pedro Cabral qui découvrit le Brésil jusqu’alors inconnu du continent européen, on compte 8 secteurs protégés. Établie entre le sud de l’Etat de Bahia et le nord de l’Etat d’Espirito Santo, la Forêt Atlantique de cette zone est particulièrement précieuse. En effet, sa biodiversité actuelle met en lumière d’anciens grands écosystèmes forestiers du continent, aujourd’hui disparus. Sa richesse biologique ainsi que sa structure évolutive sont donc des indicateurs cruciaux pour la protection de cette nature exceptionnelle. On compte 3 parcs nationaux, Descobrimento, Monte Pascoal, et Pau Brasil, ainsi que plusieurs réserves biologiques fédérales et privées.
La biodiversité de la “Côte de la Découverte” est une des plus riches du monde entier. Le taux d’endémisme de ses espèces florales et fauniques est très élevé, et c’est pour cette raison que la réserve a été classée à l’UNESCO en 1999.
Les deux zones, sud-est et côtière, sont entrecoupées par de nombreux fleuves d’importance. On trouve notamment le Rio Grande do Sul, qui serpente le long du sud-est du pays sur 1300 km, le Rio Tietê qui passe à travers São Paulo, mais aussi le Rio Jequitinhonha qui traverse les Etats de Bahia et du Minas Gerais.
Des espèces endémiques du littoral brésilien
La Mata Atlântica est composée par des écosystèmes impressionnants, parmi les plus riches du monde entier. Ses valeurs écologiques et scientifiques sont inestimables pour la survie de la planète. Le nombre d’espèces endémiques atteint des sommets, que ce soit sur la zone du sud-est ou sur la “Côte de la Découverte”.
Entre le Paraná et São Paulo, 70% de la flore, 85% des primates, et 25% des mammifères sont endémiques. On dénombre plus de 120 espèces de mammifères, parmi lesquels le jaguar, une des espèces les plus menacées. Depuis une quinzaine d’années, le nombre de jaguars a chuté de presque 80%, on ne compterait que 250 fauves aujourd’hui. Une autre espèce emblématique du sud-est, le singe araignée ou Muriqi du sud, le plus grand primate des Amériques. Les oiseaux sont aussi un élément central de cet écosystème exceptionnel, la forêt atlantique en recense plus que la forêt amazonienne, avec 800 espèces sur les 2000 que comptabilise le pays entier. Perroquets, faucons, colibris, et piverts rythment avec douceur cette étendue de nature sauvage et luxuriante.
Cette aire de la Forêt Atlantique est habitée par les restingas, un écosystème étonnant très diversifié au caractère féerique. On peut déjà observer une forêt haute composée d’arbres très variés, de parfois presque 40 mètres de haut, souvent sinueux et tordus, enguirlandés par de longues lianes. En se rapprochant des côtes, ce sont plutôt de petits arbres touffus et d’épais buissons qui tapissent l’espace. Enfin, des plantes rampantes qui viennent épouser les bancs de sable le long des plages. Le Parque Estadual Costa do Sol dans l’Etat de Sao Paulo abrite par exemple une très belle restinga qui mérite d’être visitée. Encore plus au sud, ce sont les forêts de montagne qui dominent. Nichée entre 500 et 1500 mètres d’altitude, la forêt est baignée d’une forte humidité. D’immenses montagnes se dressent au-dessus de larges vallées couvertes d’arbres, un panorama spectaculaire parfois rehaussé par un épais brouillard sur les plus hauts sommets. Ce milieu est caractérisé par une flore riche. Palmiers, bambous, broméliacées et orchidées habitent les parties les plus basses des montagnes, tandis que les hauteurs sont recouvertes de lichens et de mousses verdoyantes. Le décor est enchanteur.
La “Côte de la Découverte” n’est pas en reste. Elle concentre à elle seule 20% de la flore mondiale, dont plus de 600 espèces menacées d’extinction. Il arrive que certaines zones ne comportent pas moins de 450 sortes d’arbres sur une petite superficie. Le Pau-Brasil est une espèce emblématique, baptisée par les colons portugais, qui a finalement donné son nom au pays. Ajouté à cela, 261 espèces de mammifères, 21 marsupiaux dont 15% sont endémiques, 620 espèces d’oiseaux, 200 de reptiles, et 280 d’amphibiens. Les espèces menacées sont malheureusement très souvent des espèces endémiques, victimes du braconnage et de la chasse.
De par sa proximité avec l’océan, cette parcelle de forêt est principalement occupée par des mangroves, manguezais en portugais. Très concentrée autour des baies et des estuaires, la mangrove est un environnement essentiel pour de nombreuses espèces aquatiques. La biodiversité de cet écosystème est impressionnante, elle fait partie des environnements les plus productifs en termes de biomasse, et c’est également celui qui absorbe le plus de CO2. Une végétation dense traversée par des eaux saumâtres (mélange d’eau douce et d’eau salée), la mangrove s’apparente à une sorte de forêt les pieds dans l’eau. Elle est majoritairement composée de palétuviers, de petits arbres touffus juchés sur d’épaisses racines leur permettant de se tenir hors de l’eau. Caractéristique des zones tropicales et subtropicales, la mangrove est habitée par plusieurs sortes de crustacés, poissons, mollusques, reptiles, et insectes. 70% des mangroves brésiliennes se trouvent aujourd’hui dans des espaces protégés.
La Forêt Atlantique est ainsi une véritable mosaïque de biodiversité, aussi riche que précieuse. Sa conservation est un des enjeux écologiques majeurs du XXIe siècle.
Protection et écotourisme, au coeur de la Forêt Atlantique
Marquée par les premiers pas de la colonisation européenne, la Mata Atlantica a beaucoup souffert de l’implantation humaine. Les plantations de sucre, de café et les nombreuses bananeraies ont entamé sa destruction à partir du XVIe siècle, achevé par une urbanisation massive au XXe siècle. Elle est aujourd’hui très morcelée, et s’apparente plus à des vestiges. Un des problèmes majeurs pour sa conservation est son manque de couverture médiatique. Comparativement à sa sœur la forêt amazonienne, la Mata Atlantica est toujours très méconnue. Entre 2015 et 2016 les projets d’urbanisation se sont multipliés, la déforestation n’étant pas contrôlée par l’Etat brésilien, et les pertes se sont révélées désastreuses. Ces dernières années, plusieurs associations, dont SOS Mata Atlântica, ont rapporté une certaine baisse des chiffres de la déforestation ainsi qu’un soulèvement de l’intérêt local. Depuis 2019, un grand projet de tunnel écologique reliant le nord au sud du pays à travers la forêt est en élaboration. Baptisé “Oiapoque-Chui “ en référence aux deux villes des deux extrémités du sentier (Guyane et Uruguay), le programme est soutenu par les ministères du tourisme et de l’environnement. Ce “corridor écologique” devrait mesurer au total 8000 km, et traverser la Mata Atlantica en son cœur. Le sentier devrait permettre aux amoureux de la nature de se reconnecter avec elle grâce à une jolie “trilha” (randonnée) à travers une forêt légendaire.
Quels sont les Parcs Nationaux de la Mata Atlântica?
La Mata Atlantica est une des plus vieilles forêts du monde et possède pour cette raison un charme unique. Cette richesse de paysages en fait une des grandes attractions pour les voyageurs amateurs de randonnées et autres amoureux de la nature sauvage. Pour leur protection, la plupart des parcelles existantes aujourd’hui ont été placées sous le statut de réserves de la biodiversité en tant que Parc National. De par leurs répartitions sur un large pan de la côte du Brésil, il n’est pas rare de croiser leurs chemins lors d’un circuit de voyage au Brésil.
Retrouvez dans cette rubrique les principaux Parcs Nationaux du Brésil dont l’ensemble ou une partie de l’écosystème est constitué de Forêt Atlantique. Pour vous aider à vous retrouvez dans leurs localisation nous avons divisé cette liste en deux parties: les Parcs Nationaux localisés dans le Nordeste, la moitié partie nord du pays, et ceux localisés dans la région Sudeste, pour la partie sud du Brésil.
Les parcs nationaux de la Forêt Atlantique de la région Nordeste / “Côte de la Découverte”
Les parcs nationaux de la Forêt Atlantique // Région du sud-est
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Les sites naturels du Brésil classés à l’UNESCO
Si l’UNESCO s’applique à classer et protéger les plus marquantes des réalisations humaines au Brésil, elle joue également un rôle fondamental pour la protection des sites naturels d’exception de ce pays, qui sont soumis à une importante pression liée au développement de la neuvième économie mondiale en 2019.
Le Brésil, avec son immense territoire, présente en effet une variété d’espaces naturels uniques importante, tant en termes de paysages que d’écosystèmes. Depuis les années 80, l’important développement de l’agriculture notamment, et la déforestation associée, a poussé l’UNESCO à décider de classer 10 « hot spots » de la biodiversité brésilienne à son patrimoine mondial pour les préserver.
Après avoir présenté les sites culturels brésiliens classés au Patrimoine Mondial, voici donc la liste des zones naturelles du Brésil reconnues par l’UNESCO. Sans surprise, ces lieux remarquables sont pour la plupart également des destinations parmi les plus plébiscités pour faire un voyage au Brésil.
SOMMAIRE
Les sites naturels classés à l’UNESCO, sanctuaires protégeant la biodiversité du Brésil
Le Patrimoine Mondial Naturel du Brésil, démonstration de sa splendeur et sa diversité
Parc National de Serra da Capivara
Forêt Atlantique – Réserves du sud-est
Côte de la découverte – Réserves de la Forêt Atlantique
Complexe de Conservation de l’Amazonie Centrale
Aire de Conservation du Pantanal
Aires protégées du Cerrado : Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas
Iles atlantiques brésiliennes : Réserves de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas
Rio de Janeiro et les paysages cariocas
Paraty et Ilha Grande – sanctuaire écologique & trésor d’architecture coloniale
Les sites naturels classés à l’UNESCO, sanctuaires protégeant la biodiversité du Brésil
Les sites naturels du Brésil sélectionnés par l’UNESCO présentent tous des paysages d’une beauté rare. Ils témoignent des processus géologiques et biologiques qui ont façonné ce pays tout au long des millénaires passés.
Ils représentent également un exemple frappant de la richesse hors du commun de la biodiversité brésilienne, tant animale que végétale. Nombre des écosystèmes ainsi présentés sont uniques en leur genre et déjà sérieusement mis en péril.
C’est par exemple le cas de la forêt pluviale Atlantique. C’est une des plus vielles forêts du monde, abritant de nombreuses espèces endémiques. Elle qui s’étendait naguère tout le long du littoral brésilien et dont il reste aujourd’hui seulement quelques enclaves, fait ainsi l’objet à elle seule de 4 sites de l’UNESCO afin d’en préserver les dernières parcelles (Réserve de la Forêt Atlantique du sud-est, Cote de la Découverte, Paraty & Ilha Grande, Rio de Janeiro).
L’ensemble de ces sites naturels remarquables du Brésil choisis par l’UNESCO offre la description fidèle des grands écosystèmes de cette vaste contrée aux paysages si différents les uns des autres. Une liste idéale pour former un circuit de voyage à la carte qui ravira les amoureux de la nature sauvage en quête de dépaysement.
Le Patrimoine Mondial Naturel du Brésil, démonstration de sa splendeur et sa diversité
Le Brésil est un des plus grands pays sur la planète, rien d’étonnant donc qu’il puisse proposer des paysages naturels très variés. Les lieux choisis par l’Unesco sont le reflet de cette diversité et mettent en valeur les 3 grands ensembles géographiques qui le compose : Le Sud & le Centre, L’Amazonie et le Nordeste. Répartis sur tout le territoire, les sites naturels brésiliens classés à L’UNESCO ont de plus, pour la plupart, des dimensions d’une immensité totalement inconnue en Europe, avec une très faible densité d’occupation humaine, ce qui ajoute à leur attrait.
Au sud du Brésil, ces différents sites classés au patrimoine réunissent la forêt subtropicale du parc national des cataractes d’Iguaçu et les immenses marécages à la faune abondante et entrecoupés de forêts du Pantanal. On y trouve également, les vastes plaines de savane du Cerrado d’où surgissent quelques massifs montagneux, les fameuses chapadas, ou encore les montagnes escarpés et couvertes de jungle se jetant dans l’océan à travers mille petites baies des régions de Rio de Janeiro capitale, Paraty et Ilha Grande.
Au nord du Brésil, place à la plus grande forêt tropicale du monde, l’Amazonie, qui couvre une vaste portion du territoire brésilien. A l’intérieur de cette immense aire de protection de la jungle, on trouve de nombreux sous-ensembles écologique tels que la varzea, l’igapo ou la forêt primaire terrestre, véritable cathédrale végétale avec ses immenses arbres formant une voute.
Enfin, à l’est, dans la région connue sous le nom de Nordeste, on retrouve des plaines et plateaux semi-désertiques caractéristiques de l’écosystème du Sertão, abritant un des plus beaux sanctuaires de la vie préhistorique, la Serra da Capivara. Coté littoral, ce sont l’île paradisiaque de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas, refuges d’une biodiversité marine exceptionnelle qui ont attiré l’attention de l’UNESCO. Sans oublier à l’extrême sud de Bahia, les espaces rescapés de Forêt Atlantique de la côte de la Découverte où débarqua Cabral.
Parc National d’Iguaçu
Telles celles de Niagara entre les États Unis et le Canada, les chutes d’Iguaçu relient le Brésil à l’Argentine grâce à une muraille d’eau impressionnante large de près de trois kilomètres sur quatre-vingts mètres de hauteur ! 270 cascades séparées par endroits par une luxuriance de végétation tropicale sont ainsi réparties sur les deux territoires.
Chaque pays propose sa vision de ce phénomène naturel hors-norme. Celle de l’Argentine étant de s’approcher au plus près des chutes, tandis que le coté brésilien offre une vue d’ensemble des cascades, ainsi qu’une approche en bateau riche en émotions. Une fois sur place, il est d’ailleurs recommandé d’enchaîner les deux programmes.
Iguaçu fait partie des sites naturels les plus visités au monde. Menacées par des projets de barrage, les chutes ont été classées au patrimoine de l’UNESCO en 1986 pour les protéger au niveau international.
Parc National de Serra da Capivara
Outre sa beauté naturelle époustouflante, le parc de Capivara vous fait pénétrer dans le mystère de la préhistoire du pays : les hautes falaises de 100 mètres de haut exhibent de multiples peintures, gravures et inscriptions datant de plus de 5000 à 25000 ans. C’est la plus grande réserve de peintures rupestres des Amériques. Un trésor découvert par une extraordinaire franco-brésilienne, l’archéologue Niède Guidon, qui a consacrée sa vie à la création de cette aire de protection et à son étude.
Des objets, des ossements et des traces de foyers datant de plusieurs dizaines de milliers d’années ont également été mis à jour récemment, remettant en cause l’hypothèse classique du peuplement des Amériques, il y a moins de 30 000 ans.
Le parc permet en outre aux amoureux de la nature de découvrir ces peintures en pratiquant la randonnée avec des guides locaux sur des chemins très peu fréquentés : c’est le site Naturel de l’UNESCO le moins visité au Monde, principalement à cause de sa difficulté d’accès.. Le parc a été classé par l’UNESCO en 1991.
Forêt Atlantique – Réserves du sud-est
Mata atlântica en portugais, La forêt Atlantique recouvrait jadis pratiquement tout l’extrême sud du Brésil en plus du littoral. Cette aire de protection concentrée sur cette partie au sud du pays réuni 25 sites totalisant 470 000 Hectares et s’étend depuis l’état du Paraná au sud de São Paulo. Elle propose une riche variété de végétation, alternant le type sub-tropical humide et le type sec des hauts plateaux dont près de 70% est endémique. Un des points les plus élevés du Brésil s’y trouve, le pic de la Bandeira (2891 m), et son ascension est assez accessible. On y trouve également la grotte Casa de Pedra qui possède la plus haute entrée du monde (215 m).
Malgré une déforestation galopante, véritable cancer de l’Amérique du Sud, la Forêt Atlantique renferme une quantité impressionnante d’espèces florales et animales. Mais grâce à des actions de sauvegarde, comme celle du photographe Sebastião Salgado plus au nord, le reboisement a commencé et certaines espèces un temps pratiquement disparues ont fait leur retour.
Côte de la découverte – Réserves de la Forêt Atlantique
Située sur les littoraux des états de Bahia et d’Espirito Santo, cette Côte comprend huit secteurs protégés, vestiges de la Forêt Atlantique locale et d’une végétation d’arbustes et de cactées endémique et appelée Restinga. Trois parcs nationaux et deux réserves naturelles se partagent les 112 000 hectares que compte cette région unique. Pour se situer dans la zone ou Pedro Cabral débarqua lorsqu’il découvrit le Brésil alors inconnu des européens, cette région est appelée la Côte de la découverte.
C’est une des zones les plus riches de la planète en termes de biodiversité : près de 450 essences d’arbres, plus de 1000 races d’amphibiens, reptiles, oiseaux ou singes, dont la plupart sont endémiques et certaines en voie d’extinction.
Ces morceaux de l’immense Forêt Atlantique initiale sont l’ultime témoignage d’un écosystème forestier grandement menacé. Pour cette raison, cette réserve a été classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1999.
Complexe de Conservation de l’Amazonie Centrale
L’Amazonie est la plus grande forêt du monde, après la Taïga russe. A l’inverse de cette dernière, elle possède une richesse organique à nulle autre pareille. De par son climat tropical, elle est incroyablement dense et luxuriante. Ses deux fleuves-rois, le Rio Negro et surtout l’Amazone, sont les pourvoyeurs d’une vie millénaire.
Le complexe de conservation de l’Amazonie est une immense zone de 6 millions d’hectares, située au milieu de la forêt. Elle est striée de lacs et de cours d’eau présentant une incroyable diversité de poissons, reptiles et sauriens. Hot spot de la biodiversité mondiale s’il en est, elle est classée par l’UNESCO depuis 2000 pour former un sanctuaire dans une région dévastée par la déforestation.
Aire de Conservation du Pantanal
Située en plein cœur de l’immense parc du Pantanal (14 millions d’hectares) au centre-ouest du Brésil, l’aire de conservation du Pantanal comporte quatre zones protégées : le Parc national du Pantanal Matogrossense ainsi que trois réserves privée, Da Penha, Dorochê et Acurizal.
Cette aire de protection de plus de 110 000 hectares joue un rôle fondamental dans la conservation des espèces végétales grâce à la dispersion des matières nutritives au gré des différentes crues. Des espèces menacées comme le tatou géant, l’ara hyacinthe ou la loutre géante y sont protégées.
Cette aire est en outre la plus grosse pourvoyeuse de jaguars de la totalité du parc du Pantanal. L’aire de conservation du Pantanal est aussi le réservoir de reproduction des poissons d’une bonne partie de ce vaste bassin entre les fleuves Cuiabá et Paraguay.
Elle a rejoint la liste des sites naturels classés de l’Unesco en 2000.
Aires protégées du Cerrado : Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas
Les deux sites des Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas se trouvent dans l’état de Goiás, lui-même faisant partie de la vaste étendue du Cerrado, savane caractéristique du centre du Brésil. Leur élaboration fut décidée au début des années soixante par le président Juscelino Kubitschek dans le but de créer des refuges pour la diversité animale.
De par leur climat très sec durant 5 mois par an, ils sont très différents du Pantanal ou de l’Amazonie. Ils restent néanmoins un exemple de savane néo tropicale très riche, abritant des espèces rares comme le fourmilier géant et le tatou jaune ou le plus grand oiseau de l’Amérique du sud, le Nandou. Les jaguars s’y épanouissent également pleinement. La région subit cependant de plein fouet, l’expansion galopante des grands propriétaires terriens qui rasent la végétation native pour produire du soja destiné à l’exportation et à l’élevage bovin.
Pour cette raison, ces sanctuaires de cet écosystème brésilien fragile et parmi les plus anciens au monde sont entrés au classement du Patrimoine Mondial Naturel de l’UNESCO en 2001.
Iles atlantiques brésiliennes : Réserves de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas
Attention bijou ! Ces deux sites perdus à plus de 300 kilomètres de la côte Atlantique sont de véritables écrins de biodiversité marine. Leurs eaux claires et fécondes assurent la reproduction d’espèces protégées comme les tortues, les thons, les requins ou les grands mammifères marins.
La beauté exceptionnelle de ces îles est vantée dans tous les guides touristiques mais, afin de préserver l’intégrité de ces petits paradis terrestres fragiles, des règles strictes sont éditées.
A Fernando de Noronha, les touristes sont contingentés et taxés, et les lieux rigoureusement surveillés. L’atoll das Rocas est quant à lui interdit à la visite en dehors de scientifiques et même ces derniers ne peuvent y résider à plus de 5 à la fois.
L’écologie n’est là-bas pas un vain mot, et on ne peut que s’en féliciter lorsqu’on découvre l’aspect immaculé de ces deux merveilles. Deux enclaves uniques de biodiversité marine, classées en 2001 au Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.
Rio de Janeiro et les paysages cariocas
Rio n’est pas qu’une ville constituée de beaux immeubles et de grandes favelas. C’est surtout un ensemble architectural inséré dans une nature surprenante. Les fameuses montagnes en forme de pains de sucre granitiques plongeant dans l’océan et bordées de jungle ont depuis toujours fasciné les amoureux de la ville la plus folle du Brésil.
Le Corcovado et son Christ Rédempteur, les monts de Urca, Cara de Cão , pico da Tijuca , Leme, Gloria et d’autres offrent des points de vue uniques sur la fameuse baie de Guanabara et une cité qui l’est encore plus.
Ils ont été chantés par les plus grands artistes, on peut dire qu’ils sont l’essence même de Rio de Janeiro.
Rio est entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2017.
Paraty et Ilha Grande – sanctuaire écologique & trésor d’architecture coloniale
Au sud de la Belle Rio de Janeiro, la Costa Verde, Littéralement côte verte, est un véritable paradis tropical, hot spot de la biodiversité de la Forêt Pluviale Atlantique sud. Le littoral tourmenté offre une véritable dentelle de multiples petites baies et autant de plages désertes dominées par des montagnes abruptes et couverte de forêts tropicales.
Ces dernières abritent une très riche faune et flore endémique dans les différentes unités de conservation classées au Patrimoine Mondial de L’UNESCO : le Parc national de la Serra da Bocaina, l’Aire protégée environnementale de Cairuçu, le Parc d’État d’Ilha Grande et la Réserve biologique de Praia do Sul.
Dans le vaste golfe formé par la région, se niche une centaine d’îles dont la plus vaste, Ilha Grande, est restée quasiment déserte jusqu’aux années 90. Il en résulte un véritable sanctuaire écologique avec une des rares parcelles de forêt Atlantique totalement préservée.
C’est le paradis des randonneurs, avec ses montagnes couvertes de jungle s’élevant à 982m au-dessus du niveau de la mer au sommet du Pic do Papagaio. Ilha Grande fera également le bonheur des amateurs de snorkeling avec ces baies transparentes côté continent, comme des surfeurs avec ses plages face au large, telle que la fameuse Lopes Mendes aux somptueux rouleaux turquoises.
Paraty est quant à elle une petite ville coloniale qui servait de port secret pour embarquer l’or dans les galions de la couronne portugaise. Laissé à l‘abandon après l’essor de Rio au XIXe, le centre historique est resté intact et a été redécouvert dans les années 1970 lors de la construction de la route littorale. Entièrement restauré, son caractère unique comme patrimoine historique, allié à l’exceptionnelle conservation de la faune et flore d’Ilha Grande ont conduit l’UNESCO à en faire le dernier des sites protégés par l’organisation internationale, en 2019.
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