Les sites naturels du Brésil classés à l’UNESCO

Si l’UNESCO s’applique à classer et protéger les plus marquantes des réalisations humaines au Brésil, elle joue également un rôle fondamental pour la protection des sites naturels d’exception de ce pays, qui sont soumis à une importante pression liée au développement de la neuvième économie mondiale en 2019.

Le Brésil, avec son immense territoire, présente en effet une variété d’espaces naturels uniques importante, tant en termes de paysages que d’écosystèmes. Depuis les années 80, l’important développement de l’agriculture notamment, et la déforestation associée, a poussé l’UNESCO à décider de classer 10 « hot spots » de la biodiversité brésilienne à son patrimoine mondial pour les préserver.

Après avoir présenté les sites culturels brésiliens classés au Patrimoine Mondial, voici donc la liste des zones naturelles du Brésil reconnues par l’UNESCO. Sans surprise, ces lieux remarquables sont pour la plupart également des destinations parmi les plus plébiscités pour faire un voyage au Brésil.

église sur la plage de Paraty

Les sites naturels classés à l’UNESCO, sanctuaires protégeant la biodiversité du Brésil

 

Les sites naturels du Brésil sélectionnés par l’UNESCO présentent tous des paysages d’une beauté rare. Ils témoignent des processus géologiques et biologiques qui ont façonné ce pays tout au long des millénaires passés.

Ils représentent également un exemple frappant de la richesse hors du commun de la biodiversité brésilienne, tant animale que végétale. Nombre des écosystèmes ainsi présentés sont uniques en leur genre et déjà sérieusement mis en péril.

C’est par exemple le cas de la forêt pluviale Atlantique. C’est une des plus vielles forêts du monde, abritant de nombreuses espèces endémiques. Elle qui s’étendait naguère tout le long du littoral brésilien et dont il reste aujourd’hui seulement quelques enclaves, fait ainsi l’objet à elle seule de 4 sites de l’UNESCO afin d’en préserver les dernières parcelles (Réserve de la Forêt Atlantique du sud-est, Cote de la Découverte, Paraty & Ilha Grande, Rio de Janeiro).

L’ensemble de ces sites naturels remarquables du Brésil choisis par l’UNESCO offre la description fidèle des grands écosystèmes de cette vaste contrée aux paysages si différents les uns des autres. Une liste idéale pour former un circuit de voyage à la carte qui ravira les amoureux de la nature sauvage en quête de dépaysement.

plage sur la côte de Bahia

Le Patrimoine Mondial Naturel du Brésil, démonstration de sa splendeur et sa diversité

 

Le Brésil est un des plus grands pays sur la planète, rien d’étonnant donc qu’il puisse proposer des paysages naturels très variés. Les lieux choisis par l’Unesco sont le reflet de cette diversité et mettent en valeur les 3 grands ensembles géographiques qui le compose : Le Sud & le Centre, L’Amazonie et le Nordeste. Répartis sur tout le territoire, les sites naturels brésiliens classés à L’UNESCO ont de plus, pour la plupart, des dimensions d’une immensité totalement inconnue en Europe, avec une très faible densité d’occupation humaine, ce qui ajoute à leur attrait.

Au sud du Brésil, ces différents sites classés au patrimoine réunissent la forêt subtropicale du parc national des cataractes d’Iguaçu et les immenses marécages à la faune abondante et entrecoupés de forêts du Pantanal. On y trouve également, les vastes plaines de savane du Cerrado d’où surgissent quelques massifs montagneux, les fameuses chapadas, ou encore les montagnes escarpés et couvertes de jungle se jetant dans l’océan à travers mille petites baies des régions de Rio de Janeiro capitale, Paraty et Ilha Grande.

Au nord du Brésil, place à la plus grande forêt tropicale du monde, l’Amazonie, qui couvre une vaste portion du territoire brésilien. A l’intérieur de cette immense aire de protection de la jungle, on trouve de nombreux sous-ensembles écologique tels que la varzea, l’igapo ou la forêt primaire terrestre, véritable cathédrale végétale avec ses immenses arbres formant une voute.

Enfin, à l’est, dans la région connue sous le nom de Nordeste, on retrouve des plaines et plateaux semi-désertiques caractéristiques de l’écosystème du Sertão, abritant un des plus beaux sanctuaires de la vie préhistorique, la Serra da Capivara. Coté littoral, ce sont l’île paradisiaque de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas, refuges d’une biodiversité marine exceptionnelle qui ont attiré l’attention de l’UNESCO. Sans oublier à l’extrême sud de Bahia, les espaces rescapés de Forêt Atlantique de la côte de la Découverte où débarqua Cabral.

maison dans le sertão du Nordeste

Parc National d’Iguaçu

 

Telles celles de Niagara entre les États Unis et le Canada, les chutes d’Iguaçu relient le Brésil à l’Argentine grâce à une muraille d’eau impressionnante large de près de trois kilomètres sur quatre-vingts mètres de hauteur ! 270 cascades séparées par endroits par une luxuriance de végétation tropicale sont ainsi réparties sur les deux territoires.

Chaque pays propose sa vision de ce phénomène naturel hors-norme. Celle de l’Argentine étant de s’approcher au plus près des chutes, tandis que le coté brésilien offre une vue d’ensemble des cascades, ainsi qu’une approche en bateau riche en émotions. Une fois sur place, il est d’ailleurs recommandé d’enchaîner les deux programmes.
Iguaçu fait partie des sites naturels les plus visités au monde. Menacées par des projets de barrage, les chutes ont été classées au patrimoine de l’UNESCO en 1986 pour les protéger au niveau international.

chuttes d'iguaçu côté argentin

Parc National de Serra da Capivara

 

Outre sa beauté naturelle époustouflante, le parc de Capivara vous fait pénétrer dans le mystère de la préhistoire du pays : les hautes falaises de 100 mètres de haut exhibent de multiples peintures, gravures et inscriptions datant de plus de 5000 à 25000 ans. C’est la plus grande réserve de peintures rupestres des Amériques. Un trésor découvert par une extraordinaire franco-brésilienne, l’archéologue Niède Guidon, qui a consacrée sa vie à la création de cette aire de protection et à son étude.

Des objets, des ossements et des traces de foyers datant de plusieurs dizaines de milliers d’années ont également été mis à jour récemment, remettant en cause l’hypothèse classique du peuplement des Amériques, il y a moins de 30 000 ans.
Le parc permet en outre aux amoureux de la nature de découvrir ces peintures en pratiquant la randonnée avec des guides locaux sur des chemins très peu fréquentés : c’est le site Naturel de l’UNESCO le moins visité au Monde, principalement à cause de sa difficulté d’accès.. Le parc a été classé par l’UNESCO en 1991.

vue de la serra da capivara

 

Forêt Atlantique – Réserves du sud-est

 

Mata atlântica en portugais, La forêt Atlantique recouvrait jadis pratiquement tout l’extrême sud du Brésil en plus du littoral. Cette aire de protection concentrée sur cette partie au sud du pays réuni 25 sites totalisant 470 000 Hectares et s’étend depuis l’état du Paraná au sud de São Paulo. Elle propose une riche variété de végétation, alternant le type sub-tropical humide et le type sec des hauts plateaux dont près de 70% est endémique. Un des points les plus élevés du Brésil s’y trouve, le pic de la Bandeira (2891 m), et son ascension est assez accessible. On y trouve également la grotte Casa de Pedra qui possède la plus haute entrée du monde (215 m).

Malgré une déforestation galopante, véritable cancer de l’Amérique du Sud, la Forêt Atlantique renferme une quantité impressionnante d’espèces florales et animales. Mais grâce à des actions de sauvegarde, comme celle du photographe Sebastião Salgado plus au nord, le reboisement a commencé et certaines espèces un temps pratiquement disparues ont fait leur retour.

entrée de la grotte casa de pedra

 

Côte de la découverte – Réserves de la Forêt Atlantique

 

Située sur les littoraux des états de Bahia et d’Espirito Santo, cette Côte comprend huit secteurs protégés, vestiges de la Forêt Atlantique locale et d’une végétation d’arbustes et de cactées endémique et appelée Restinga. Trois parcs nationaux et deux réserves naturelles se partagent les 112 000 hectares que compte cette région unique. Pour se situer dans la zone ou Pedro Cabral débarqua lorsqu’il découvrit le Brésil alors inconnu des européens, cette région est appelée la Côte de la découverte.

C’est une des zones les plus riches de la planète en termes de biodiversité : près de 450 essences d’arbres, plus de 1000 races d’amphibiens, reptiles, oiseaux ou singes, dont la plupart sont endémiques et certaines en voie d’extinction.
Ces morceaux de l’immense Forêt Atlantique initiale sont l’ultime témoignage d’un écosystème forestier grandement menacé. Pour cette raison, cette réserve a été classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1999.

coucher du soleil à restinga da marambaia

 

Complexe de Conservation de l’Amazonie Centrale

 

L’Amazonie est la plus grande forêt du monde, après la Taïga russe. A l’inverse de cette dernière, elle possède une richesse organique à nulle autre pareille. De par son climat tropical, elle est incroyablement dense et luxuriante. Ses deux fleuves-rois, le Rio Negro et surtout l’Amazone, sont les pourvoyeurs d’une vie millénaire.

Le complexe de conservation de l’Amazonie est une immense zone de 6 millions d’hectares, située au milieu de la forêt. Elle est striée de lacs et de cours d’eau présentant une incroyable diversité de poissons, reptiles et sauriens. Hot spot de la biodiversité mondiale s’il en est, elle est classée par l’UNESCO depuis 2000 pour former un sanctuaire dans une région dévastée par la déforestation.

rivière dans la forêt amazonienne

 

Aire de Conservation du Pantanal

 

Située en plein cœur de l’immense parc du Pantanal (14 millions d’hectares) au centre-ouest du Brésil, l’aire de conservation du Pantanal comporte quatre zones protégées : le Parc national du Pantanal Matogrossense ainsi que trois réserves privée, Da Penha, Dorochê et Acurizal.

Cette aire de protection de plus de 110 000 hectares joue un rôle fondamental dans la conservation des espèces végétales grâce à la dispersion des matières nutritives au gré des différentes crues. Des espèces menacées comme le tatou géant, l’ara hyacinthe ou la loutre géante y sont protégées.
Cette aire est en outre la plus grosse pourvoyeuse de jaguars de la totalité du parc du Pantanal. L’aire de conservation du Pantanal est aussi le réservoir de reproduction des poissons d’une bonne partie de ce vaste bassin entre les fleuves Cuiabá et Paraguay.
Elle a rejoint la liste des sites naturels classés de l’Unesco en 2000.

coucher du soleil au pantanal

 

Aires protégées du Cerrado : Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas

 

Les deux sites des Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas se trouvent dans l’état de Goiás, lui-même faisant partie de la vaste étendue du Cerrado, savane caractéristique du centre du Brésil. Leur élaboration fut décidée au début des années soixante par le président Juscelino Kubitschek dans le but de créer des refuges pour la diversité animale.

De par leur climat très sec durant 5 mois par an, ils sont très différents du Pantanal ou de l’Amazonie. Ils restent néanmoins un exemple de savane néo tropicale très riche, abritant des espèces rares comme le fourmilier géant et le tatou jaune ou le plus grand oiseau de l’Amérique du sud, le Nandou. Les jaguars s’y épanouissent également pleinement. La région subit cependant de plein fouet, l’expansion galopante des grands propriétaires terriens qui rasent la végétation native pour produire du soja destiné à l’exportation et à l’élevage bovin.

Pour cette raison, ces sanctuaires de cet écosystème brésilien fragile et parmi les plus anciens au monde sont entrés au classement du Patrimoine Mondial Naturel de l’UNESCO en 2001.

chuttes à la chapada dos veadeiros

 

Iles atlantiques brésiliennes : Réserves de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas

 

Attention bijou ! Ces deux sites perdus à plus de 300 kilomètres de la côte Atlantique sont de véritables écrins de biodiversité marine. Leurs eaux claires et fécondes assurent la reproduction d’espèces protégées comme les tortues, les thons, les requins ou les grands mammifères marins.

La beauté exceptionnelle de ces îles est vantée dans tous les guides touristiques mais, afin de préserver l’intégrité de ces petits paradis terrestres fragiles, des règles strictes sont éditées.
A Fernando de Noronha, les touristes sont contingentés et taxés, et les lieux rigoureusement surveillés. L’atoll das Rocas est quant à lui interdit à la visite en dehors de scientifiques et même ces derniers ne peuvent y résider à plus de 5 à la fois.

L’écologie n’est là-bas pas un vain mot, et on ne peut que s’en féliciter lorsqu’on découvre l’aspect immaculé de ces deux merveilles. Deux enclaves uniques de biodiversité marine, classées en 2001 au Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.

le morro dois irmãos à Ferrnando de Noronha

 

Rio de Janeiro et les paysages cariocas

 

Rio n’est pas qu’une ville constituée de beaux immeubles et de grandes favelas. C’est surtout un ensemble architectural inséré dans une nature surprenante. Les fameuses montagnes en forme de pains de sucre granitiques plongeant dans l’océan et bordées de jungle ont depuis toujours fasciné les amoureux de la ville la plus folle du Brésil.

Le Corcovado et son Christ Rédempteur, les monts de Urca, Cara de Cão , pico da Tijuca , Leme, Gloria et d’autres offrent des points de vue uniques sur la fameuse baie de Guanabara et une cité qui l’est encore plus.

Ils ont été chantés par les plus grands artistes, on peut dire qu’ils sont l’essence même de Rio de Janeiro.
Rio est entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2017.

le cristo redentor au corcovado à rio de janeiro

 

Paraty et Ilha Grande – sanctuaire écologique & trésor d’architecture coloniale

 

Au sud de la Belle Rio de Janeiro, la Costa Verde, Littéralement côte verte, est un véritable paradis tropical, hot spot de la biodiversité de la Forêt Pluviale Atlantique sud. Le littoral tourmenté offre une véritable dentelle de multiples petites baies et autant de plages désertes dominées par des montagnes abruptes et couverte de forêts tropicales.

Ces dernières abritent une très riche faune et flore endémique dans les différentes unités de conservation classées au Patrimoine Mondial de L’UNESCO : le Parc national de la Serra da Bocaina, l’Aire protégée environnementale de Cairuçu, le Parc d’État d’Ilha Grande et la Réserve biologique de Praia do Sul.

Dans le vaste golfe formé par la région, se niche une centaine d’îles dont la plus vaste, Ilha Grande, est restée quasiment déserte jusqu’aux années 90. Il en résulte un véritable sanctuaire écologique avec une des rares parcelles de forêt Atlantique totalement préservée.

C’est le paradis des randonneurs, avec ses montagnes couvertes de jungle s’élevant à 982m au-dessus du niveau de la mer au sommet du Pic do Papagaio. Ilha Grande fera également le bonheur des amateurs de snorkeling avec ces baies transparentes côté continent, comme des surfeurs avec ses plages face au large, telle que la fameuse Lopes Mendes aux somptueux rouleaux turquoises.

Paraty est quant à elle une petite ville coloniale qui servait de port secret pour embarquer l’or dans les galions de la couronne portugaise. Laissé à l‘abandon après l’essor de Rio au XIXe, le centre historique est resté intact et a été redécouvert dans les années 1970 lors de la construction de la route littorale. Entièrement restauré, son caractère unique comme patrimoine historique, allié à l’exceptionnelle conservation de la faune et flore d’Ilha Grande ont conduit l’UNESCO à en faire le dernier des sites protégés par l’organisation internationale, en 2019.

maison dans le centre historique de paraty

Articles récents

Sites culturels au Brésil classés au patrimoine de l’UNESCO

Les lieux classés au patrimoine de l’UNESCO, toujours hors du commun, sont par essence des destinations très appréciées
de la plupart des voyageurs durant leurs vacances au Brésil.

A partir de 1980, l’UNESCO a classé pas moins de vingt-deux des sites brésiliens les plus exceptionnels à son patrimoine mondial. Ce nombre relativement élevé pour un pays du « nouveau monde » est une belle preuve de la variété culturelle et naturelle remarquable du plus grand pays d’Amérique Latine

L’examen de passage, garant de la qualité, est très sévère et le lieu retenu doit répondre à des critères de sélection extrêmement stricts. Avec, en premier, bien évidemment celui de l’exceptionnalité. Pour vous les faire découvrir, nous les avons divisés en 2 catégories, les sites culturels et les sites naturels.

Dans cet article, nous vous proposons de connaitre les 11 sites dits culturels du patrimoine brésilien classé à l’UNESCO. Ce sont principalement des centres historiques de villes, du Pelourinho de Salvador de Bahia, la première capitale brésilienne, au Plano Piloto de la dernière, Brasilia. Exceptions faites des missions guaranis, sorte d’utopies urbaines indigènes et du centre de Pampulha, un ensemble architectural conçu par l’incontournable Niemeyer.

Les toits d'Ouro Preto

11 villes brésiliennes classées au Patrimoine Mondial

 

Ils sont onze sites à être répertoriés au patrimoine mondial culturel de l’UNESCO du Brésil. Ils représentent le témoignage de ce qui a existé, et qui existe comme fruit de la main de l’homme dans ce vaste pays depuis les prémisses de la colonisation portugaise. Le choix de l’organisme mondial – créé en 1946 pour favoriser le développement de la culture et de l’éducation dans le but du maintien de la paix – s’est porté sur des villes, anciennes ou récentes, qui raconte une part de l’histoire du Brésil.

Partant sur le caractère d’exception que chaque site doit présenter, on mit en avant le témoignage unique d’existence de civilisations anciennes, la créativité du génie humain au travers de réalisations technologiques et architecturales, et l’expression culturelle, surtout si elle est menacée.

Minas Gerais Typique rue coloniale

Les sites culturels de l’UNESCO: reflet de changements et mutations au Brésil

Depuis les premières constructions érigées par les colons portugais emmenés par Pedro Alvares Cabral en 1500 aux lignes futuristes de la nouvelle capitale Brasilia, surgie du néant en 1960, le Brésil a connu bien des changements au travers des différentes périodes de son histoire.

Toutes ces mutations ont laissé des traces architecturales et artistiques, dans les villes côtières du nord, de l’est et du sud, aussi bien que dans les régions intérieures moins accessibles.

Minas gerais Ouro Preto eglise Sao Francisco de Paula

Centre historique de Salvador

 

Construite au milieu du XVIe siècle, Salvador de Bahia fut la toute première capitale du Brésil, avant que ce rôle revienne à Rio de Janeiro au début du XIXe, puis à Brasilia au début des années 60. De par son implantation maritime, la ville fut également la plaque tournante du marché des esclaves arrivés d’Afrique. Deux aspects de l’histoire de Salvador qui en font un lieu éminemment chargé d’histoire, spécialement le vieux quartier de Pelourinho.

Pelourinho veut dire « petit pilori ». On l’aura compris, ici se déroulait la traite des malheureux travailleurs captifs. Aujourd’hui, c’est un quartier populaire aux maisons bariolées, un endroit où bat le cœur d’une cité vivant au rythme de la musique et de la fête : cafés, restaurants, places publiques célèbrent cette culture afro-brésilienne qui est l’essence même de Salvador. Ces atouts en font une destination incontournable pour les voyageurs intéressés par les séjours culturels au Brésil. Le centre historique de Salvador de Bahia est classé au patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1985.

vue maisons colorées Pelourinho Salvador de Bahia

Centre historique de la ville d’Olinda

 

Comme Salvador, Olinda fut une des premières villes érigées par les colons sur le nouveau continent. Capitainerie de l’état de Pernambouc, elle fut le théâtre de sanglantes batailles entre Portugais et Hollandais au XVIIe siècle, avec victoire pour les premiers.

Son centre historique est magnifique et est animé par la ferveur de son carnaval qui célèbre chaque année sa riche histoire. C’est aussi une ville de grande culture, qui fut élue en 2005 « Capitale culturelle du Brésil ». Sa voisine Recife mérite également le détour et ravira les amateurs de vielles pierres avec son centre historique riche en patrimoine architectural, dont notamment la plus ancienne synagogue du Brésil, Kahal Zur Israël.

Olinda est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982.

Vue aérienne église de Olinda

Ville historique d’Ouro Preto

 

Ouro Preto fut fondée plus tard que les deux villes précédentes, cette fois dans l’état du Minas Gerais au XVIIIe siècle. Elle doit sa notoriété à son riche passé de ville minière. Les bandeirantes, ces pionniers partis à la recherche de l’or, en assurèrent le développement. Vers 1750, la ville comptait plus d’habitants que Rio de Janeiro, les riches commerçants d’Ouro Preto étaient alors mécènes des artisans les plus renommés du Brésil colonial. Un patrimoine exceptionnel et unique qui valut au centre historique colonial d’Ouro Preto d’être le premier site brésilien classé au patrimoine de l’UNESCO, en 1980.

Les vieilles rues pavées serpentant le long des collines, bordées des façades immaculées des maisons d’époque parfaitement préservées donnent à l’endroit un cachet unique. De nombreuses églises baroques y ont été édifiées, dont certaines décorées par le célèbre architecte-sculpteur Aleijadinho. La fièvre de l’or, puis du café, étant retombée au XIXe siècle, la cité fut peu à peu désertée par ses habitants ; l’avantage aujourd’hui est que la cité coloniale est restée en l’état et constitue un témoignage fidèle de ce qu’était une riche ville brésilienne autrefois.

Une histoire passionnante à découvrir en faisant un voyage en itinérance dans le Minas Gerais. La formule idéale pour suivre la fameuse route de l’or des colons portugais qui croise également les bijoux coloniaux des villes historiques de Mariana, Tiradentes mais aussi Congonhas et Diamantina, deux autres sites également classés au Patrimoine Mondial.

Minas gerais vue toits Ouro Preto

Missions jésuites de São Miguel

 

Appelées également « missions jésuites des Guaranis », des village indigènes centrés autour d’édifices religieux furent édifiés dans la jungle entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elles résultaient d’une allégeance de certains chefs guaranis aux empires portugais et espagnol colonisateurs en échange de protection et d’éducation orchestrées par le fameux ordre catholique. Ces villages avant gardistes et modernes pour leur époque relatent une tentative chrétienne de fonder des communautés libres des maux de la société européenne d’alors.

Celle qui deviendra la petite ville São Miguel das Missões fut néanmoins la cible de certains orpailleurs en quête d’esclaves. Et l’ensemble des missions jésuites brésiliennes furent regardées avec suspicion par les autorités portugaises du fait de leurs succès et durent être défendus par les troupes espagnoles sur ordre du roi d’Espagne. Abandonnées au XIXe siècle à la suite d’un traité entre l’Espagne et le Portugal, il ne reste plus que certains murs des principaux bâtiments et de l’église comme témoignage de la prospérité de l’époque. En souvenir de cette tentative de conciliation entre cultures indigène et européennes, l’ancienne mission jésuite São Miguel Arcanjo a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984.

Vue de la façade de la ruine de l'église de Sao Miguel das Missões au Brésil.

Sanctuaire de Senhor Bom Jesus de Matosinhos, Congonhas

 

À l’origine de la construction de cet édifice religieux se trouve une légende disant qu’un Christ crucifié aurait débarqué en l’an 124 au Portugal, sur les plages de Matosinhos. La dévotion née de cette croyance perdura jusqu’au XVIe siècle et fut exportée au Brésil par les colonisateurs.

L’invocation du Bon Jésus (Bom Jesus) trouva écho dans plusieurs sites, dont le sanctuaire situé dans la ville de Congonhas, non loin de Belo Horizonte. Datant du XVIIIe siècle, l’endroit se compose essentiellement d’une église blanche du plus pur style portugais, bâtie sur une terrasse et décorée de statues dues au génie d’Aleijadinho. Un site à découvrir conjointement à la ville coloniale d’Ouro Preto lors d’un voyage dans le Minas Gerais. Depuis 1985, le Sanctuaire de Senhor Bom Jesus de Matosinhos est un site classé par l’UNESCO.

sanctuaire de Congonhas

Centre historique de São Luís

 

Capitale de l’état du Maranhão dans le Nord-est du pays, São Luís a ceci de particulier d’être la seule ville importante du Brésil à ne pas avoir été fondée par les Portugais. Les Français furent les premiers à y installer une colonie à la toute fin du XVIe siècle, mais durent céder la place aux conquérants lusitaniens. Malgré une nouvelle attaque de la part des Hollandais au XVIIe, la ville resta finalement propriété portugaise.

Elle bâtit sa prospérité et sa réputation sur le commerce de cacao, de canne à sucre et de tabac qui fit de son port un lieu d’intense activité pendant longtemps. Une activité économique en déclin au XXe siècle a abouti à l’abandon du centre historique de São Luís.. Cependant, avec le classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1997, la ville a pu préserver une partie de son centre historique et rénover certaines de ses maisons couvertes de carrelages qui font penser à des quartiers de Lisbonne. C’est en outre une ville de grande culture et de musique qui est également la voie d’accès pour partir à la découverte du fameux désert des Lençois du Maranhão.

vieille maison de sao Luis

Place de São Francisco, São Cristóvão

 

São Cristóvão, capitale du petit état du Sergipe à l’est du pays, fait partie des plus anciennes villes du Brésil. Comme São Luis, elle eut une histoire turbulente entre les possessions espagnoles, hollandaises puis portugaises.

São Cristóvão a conservé certains bâtiments historiques, dont sa fameuse place São Francisco et son immense église et couvent tout en longueur, classés en 2010 par l’UNESCO. La ville accueille toujours pèlerinages et fêtes religieuses, tel le festival de Nosso Senhor dos Passos, qui reçoit les pèlerins venus de tous les états du pays.

Vue de la place Sao francisco à Sao Cristovão au Brésil.

Centre Historique de la ville de Goiás

 

São Cristóvão, capitale du petit état du Sergipe à l’est du pays, fait partie des plus anciennes villes du Brésil. Comme São Luis, elle eut une histoire turbulente entre les possessions espagnoles, hollandaises puis portugaises.

São Cristóvão a conservé certains bâtiments historiques, dont sa fameuse place São Francisco et son immense église et couvent tout en longueur, classés en 2010 par l’UNESCO. La ville accueille toujours pèlerinages et fêtes religieuses, tel le festival de Nosso Senhor dos Passos, qui reçoit les pèlerins venus de tous les états du pays.

centre historique de Goias

Centre historique de Diamantina

Comme son nom l’indique, ce n’est pas l’or que les premiers prospecteurs vinrent chercher dans cette ville au XVIIIe siècle, mais les pierres précieuses. La production de Diamantina pourvoyait en priorité aux besoins de la couronne portugaise, mais l’activité cessa au milieu du XIXe siècle.

Rues pavées en pente, maisons baroques bariolées, telle est l’image de cet écrin de verdure fiché au milieu de l’état du Minas Gerais. Diamantina a été élevée au rang de patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1999. Un centre historique à découvrir en même temps que Congonhas et Ouro Preto.

centre historique de Diamantina

Ensemble moderne de Pampulha

 

Ce concept est l’acte fondateur de l’architecture contemporaine brésilienne, ni plus, ni moins. Créé en 1940 à Belo Horizonte par le prestigieux architecte Oscar Niemeyer et l’ingénieur  Joaquim Cardozo, assistés d’artistes comme Cândido Portinari, cet ensemble comprenant un casino, une église, une salle de bal et un club nautique devait être la vitrine de ce que la nouvelle ingénierie brésilienne était capable de produire.

Conçu autour d’un lac artificiel, ce centre culturel et de loisirs alliait modernité et traditions dans des formes futuristes audacieuses et harmonieuses. Il a surtout ouvert la voie vers des réalisations plus ambitieuses qui caractériseraient le Brésil du XXe siècle. À ce titre Pampulha a été classée par l’UNESCO en 2016.

eglise de Pampulha

Brasilia, plus grand site du patrimoine culturel de l’Unesco

 

Nul doute que si Pampulha n’avait pas existé, Brasilia ne serait pas née, du moins pas sous la forme qu’on lui connaît. Ce projet insensé, issu de la volonté d’afficher une certaine neutralité administrative entre les deux mégalopoles ennemies Rio de Janeiro et São Paulo prit corps en 1960 au milieu de nulle part dans l’état de Goiás.

Grand œuvre de Niemeyer et de l’urbaniste Lucio Costa, la capitale du Brésil est remarquable par son concept urbain, le « plan pilote », et la variété de ses bâtiments passés à la postérité : le Palácio do Planalto, ou palais présidentiel, le Congrès National, le musée de Brasilia et la célèbre cathédrale Nossa Senhora Aparecida. Grâce à ce projet pharaonique, le Brésil devint l’un des acteurs majeurs dans la marche en avant technologique mondiale. Cette histoire unique de la plus jeune capitale du monde a poussé l’UNESCO à classer Brasilia au Patrimoine Mondial de l’humanité en 1987.

chambre députés brasilia

Site archéologique du quai de Valongo

 

Le quai de Valongo est une ancienne plage pavée par les colons portugais en suivant son contour naturel, pour faciliter les manœuvres de débarquement. Elle vit à partir de 1811 accoster des centaines de bateaux venus d’Afrique pour y déverser leur cargaison d’esclaves. On estime à 900 000 le nombre d’Africains ayant été débarqué de force sur cette plage pour aller travailler comme esclaves dans les plantations du sud du Brésil.

 Les vestiges de cet endroit furent couverts en 1843 par la construction du polder du quai de l’Impératrice. L’assemblage hétéroclite de pierres de tailles différentes formant le quai initial a été mis à jour lors de fouilles en 2011.

En tant que symbole unique en son genre de la déportation des esclaves africains, il a acquis immédiatement une grande importance pour la population locale Afro-descendante sur les plans symbolique mais aussi spirituel. Ce quai est devenu un endroit de mémoire pour tous les afro-américains, et pour toutes les forces anti-esclavagistes en général. Pour cette raison, il a été ajouté à la liste des monuments historiques classés au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 2017.

Vue frontale du quai de Valongo à Rio de Janeiro.

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