Une embarcation typique de la région Nordeste au Brésil

La jangada est un bateau de pêche très répandu dans le Nordeste brésilien. Cette embarcation se distingue par sa voile triangulaire et sa construction artisanale. Faite de bois et souvent très colorée, la jangada est un également un élément important de la culture nordestine. Facilement constructible, ce petit bateau est à la fois pratique et esthétique. Il apparaît au Brésil pendant la colonisation portugaise. Ses origines sont relativement floues. A cette époque, le commerce connaît une croissance exponentielle, et attire dans le pays de nombreux étrangers. Asiatiques, japonais, indiens et portugais utilisaient déjà des bateaux de pêche similaires. L’étymologie même de jangada révèle des origines hybrides. Dans le sud de l’Inde, de petits bateaux de 4 ou 5 rondins de bois étaient appelés  janga ou xanga par les portugais. Le bateau deviendra jangada lorsqu’on y ajoutera deux rondins supplémentaires. Aujourd’hui majoritairement concentrées dans le nord et le nord-est du Brésil, la jangada est une véritable institution ! Ses allées et venues sont un véritable spectacle pour les yeux. Petit tour d’horizon de cette embarcation originale chargée d’histoire.

Les jangadas à Cumbuco.

La jangada, un élément important du patrimoine brésilien

 

Après son introduction au Brésil pendant la période coloniale, la jangada est extrêmement répandue sur toute la côte brésilienne. Sa construction étant assez facile, ce radeau à voile connaît un large succès sur tout le continent. Initialement, il est construit avec 5 ou 6 rondins de bois assemblés par des cordages et chevilles, et supporte une voile triangulaire. Elle mesure généralement entre 3 et 10 mètres et peut transporter de 3 à 7 personnes. Deux bancs ( de bois également ) sont insérés sur le pont du bateau, l’un servant de support du mât, l’autre de siège pour le barreur. La barre est en réalité un long aviron à la traîne attaché par un simple cordage à l’arrière du bateau. Très léger, ce radeau à voile est aisément maniable et permet de naviguer avec une bonne prise de vent  ce qui permet de décupler la vitesse de l’embarcation. C’est sa voile triangulaire, aussi appelée voile latine, qui permet de jouer de la force du vent en adaptant le pilotage aux pressions sur ses faces internes et externes. Les navigateurs doivent donc rester très attentifs aux fluctuations du vent !

Les jangadas au port du Mucuripe.

Une escapade unique au coeur du Brésil traditionnel

 

Pratique mais aussi esthétique, la jangada est également un bel objet remarquable. Sa construction relève de savoirs locaux et ancestraux, transmis de génération en génération. Chacun des composants de la jangada traditionnelle est réalisé de façon artisanale. Du mât à la voile, en passant par les cordages, les sièges et même les ancres, tout est fait avec des matériaux locaux. La voile et les cordages proviennent de fibres tissées à la main à ses débuts, ils sont aujourd’hui remplacés par des fibres synthétiques plus résistantes et durables. De sa fabrication à son utilisation, la jangada est un élément fort de la culture nordestine brésilienne. Aujourd’hui on trouve des jangadas de tous types. La région du Ceara est la plus diversifiée en la matière ! Devenues de véritables attractions, on compte de nombreuses embarcations très colorées qui parsèment les immenses plages de la région nordestine. A la fois typiques et anciennes, les jangadas du Nordeste dressent un tableau enchanteur qui vaut le coup d’œil ! Certaines de ces jangadas sont très célèbres, il existe même quelques compétitions populaires.

Dans l’Etat de Bahia, le 29 juin marque la fête de Sao Pedro, ou fête des pêcheurs. En hommage à Saint Pierre, père et patron des pêcheurs, des messes et des processions maritimes rythment cette journée de célébration. Cette très belle fête est évidemment accompagnée de bals populaires accompagnés par le forro, la musique traditionnelle du Nordeste brésilien.

Une régate de jangadas.

La jangada au coeur de l’imaginaire collectif du Nordeste brésilien

 

Au fil des siècles, la jangadas s’est largement imposée dans toute la région du Ceara et a marqué l’imaginaire collectif. Elle est l’origine de plusieurs exploits de navigateurs, devenus de véritables icônes.  Ces hommes sont appelés les jangadeiros. Certains furent même érigés en véritables légendes. Dragão do Mar, un jangadeiro très populaire, a marqué les esprits à travers les siècles.  Né dans un petit village du nordeste brésilien en 1839, Francisco José de Nascimento ( qui deviendra plus tard Dragão do Mar ), était au départ un simple marin. Il travaille d’abord sur un navire faisant la liaison entre le Ceara et le Maranhao, puis devient capitaine assigné au commerce maritime d’esclaves.  Révolté et portant lui même des racines africaine, il lutta avec ferveur pour l’abolition de l’esclavage. Il est démis de ses fonctions en 1881 pour avoir fermé le port de Fortaleza afin d’empêcher un nouveau débarquement d’esclaves. En 1884, il embarqua à destination de Rio de Janeiro sur son navire Espirito Santo avec à son bord un groupe d’esclaves et sa Jangada légendaire, Liberdade. Devenue un symbole fort de la résistance dans le Ceara, Liberdade fut offerte au Musée National puis disparu mystérieusement quelques années plus tard.

Dragao do Mar est toujours une figure importante dans le Ceara, un centre culturel à Fortaleza porte aujourd’hui son nom. La jangada est donc un élément majeur de la culture nordestine, et a même pris part à l’Histoire.

Ce radeau traditionnel a par ailleurs inspiré de grands auteurs tels que Jules Verne. Dans son roman La jangada ou 800 lieues sur l’Amazone, Verne décrit une embarcation faite de rondins de bois, tellement large qu’elle peut accueillir des maisons entières. Le ton démesuré de l’auteur a lui aussi contribué à imposer la jangada dans l’imaginaire collectif nordestin.

Les pêcheurs et la jangada

La jangada, une expérience touristique à ne pas manquer !

 

Dans le nordeste brésilien, la jangada est aujourd’hui devenue une attraction touristique à part entière. Les pêcheurs du littoral s’improvisent guide touristique et embarquent les curieux pour une balade en mer. La région du Ceara a beaucoup développé ces excursions qui permettent aux voyageurs de pouvoir explorer les mystères du littoral nordestin.

Une balade en jangada.

Un morceau de la beauté sauvage nordestine

 

La région nordestine regorge de trésors naturels à couper le souffle. De sublimes étendues de plages, des villages de pêcheurs pittoresques, une nature luxuriante, ainsi qu’une faune et une flore uniques, les paysages y sont magnifiques. Une atmosphère paradisiaque règne sur cette région à la beauté sauvage, le temps s’y arrêterait presque. Les allées et venues des jangadas viennent parfaire ce tableau idyllique. Chaque matin, les pêcheurs embarquent à l’aube afin de capturer  les poissons, langoustes et crevettes qui seront servis dans les typiques barracas du bord de mer à l’heure du déjeuner et du dîner. Regarder ces petits radeaux colorés fendre les vagues est un spectacle à ne pas manquer !

Une jangada à Canoa Quebrada.

Un transport idéal pour explorer les côtes brésiliennes

 

Sur tout le littoral nordestin, les jangadas sont devenues un moyen de transport très utilisé pour les déplacements maritimes. À Maceio, elles sont utilisées pour amener les touristes admirer les piscines naturelles de Pajuçara. Les eaux transparentes laissent entrevoir de larges bancs de poissons colorés, le moment est magique ! Du côté de Pipa, une station balnéaire renversante du littoral nordestin, les balades en jangadas permettent de découvrir les nombreux dauphins qui parsèment les eaux cristallines de la côte. À Jericoacoara, la capitale du kitesurf au Brésil, les voitures et les routes sont remplacées par les jangadas et les planches. Une excursion en jangada du côté de la lagoa azul ou de la lagoa do paraiso vous permettra d’apprécier le panorama unique de cette destination emblématique.

Les jangadas à la plage.

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Le développement économique et social du Nordeste, grand enjeu du début du XXIe siècle brésilien

De par son immensité et son potentiel, la région nordestine regorge de joyaux naturels et culturels souvent inconnus du grand public. Auparavant plateforme principale du commerce triangulaire, la région est tombée dans l’oubli et le délaissement pendant plusieurs siècles. Depuis quelques années, le nordeste renaît de ses cendres, notamment à travers le tourisme. Espace d’innovation et d’inspiration, la région est un aujourd’hui un facteur important du développement national.

La région nordestine, au coeur de la modernité du Brésil

 

Immense, aride, sauvage, sont des mots souvent utilisés pour amorcer une description du nordeste brésilien. Encore assez méconnue comparée au sud du pays, cette région est depuis quelques années en plein boom touristique. Sa faiblesse d’hier est aujourd’hui sa richesse. Son climat aride a désavantagé le développement socio-économique de la région. Sa nature hostile, peu propice à l’exploitation agricole, a relégué la région à la dernière place du classement des puissances régionales du Brésil.

Et pourtant, c’est aujourd’hui, un espace inspirant et innovant, qui attire chaque année de plus en plus de touristes locaux et internationaux. C’est cette même hostilité géographique, qui en fait un écrin de nature d’exception, souvent vierge de toute empreinte humaine.
Fort de son écosystème semi-aride étendu sur toute la région, le Nordeste dessine une espace atypique, affranchi des grands clichés brésiliens. Son littoral atlantique pris en étau entre dunes et alizés offre un panorama remarquable, encore préservé de la densité démographique brésilienne. Ses villes coloniales comme Sao Luis (classée au patrimoine mondial de l’Humanité) ou Salvador, regorgent de trésors historiques et culturels, leurs rues colorées et dynamiques sont un véritable plaisir de tous les sens. Bâtiments coloniaux d’époques, ruelles pavées, galeries d’art, cafés et restaurants à l’odeur enivrante, l’éveil sensoriel se trouve partout et à toute heure.

Jonction entre nature, histoire et culture, le Nordeste renferme une partie de l’âme du Brésil.

Le développement territorial du Nordeste, un trésor inestimable pour le pays

 

Immense, pour sa zone côtière étendue sur 1554 millions de km2, le Nordeste concentre 25% de la population du pays et représente 12% du territoire national. Aride, pour son climat, source de tous ses paysages aux airs de bout du monde. Un tableau désertique impressionnant, parachevé par d’agréables températures sur toute l’année. Sauvage, pour ses étendues de plages préservées, ses réseaux de dunes, et sa multitude de piscines naturelles.

Avec ses paysages aériens, la région recèle des trésors naturels, aussi diversifiés qu’exceptionnels. Sillonner les dunes du Ceara en buggy, découvrir les trésors architecturaux coloniaux de Sao Luis, flâner dans les villages de pêcheur qui parsèment la côte, ou encore partir en expédition dans le Colorado brésilien Canoa Quebrada, les 9 états du Nordeste offrent une myriade de possibilités.

Sa capitale, Fortaleza, est à la fois dantesque et poétique. Baptisée la “Blonde du soleil” par le poète Paul Ney, la ville abrite une vie culturelle dense. Plusieurs musées, comme le Museu do Ceara, relatent le folklore régional à travers des collections d’art, d’antiquités, ou encore d’objets et costumes traditionnels. L’abondance culturelle de la ville vaut le détour, on y appréhende les coutumes cearenses, chaque élément culturel fait valoir une historicité́ !

La culture afro-brésilienne matrice de la culture nordestine

Gangréné par l’esclavage pendant de longues années, le Brésil s’est trouvé profondément impacté par l’Afrique et la colonisation. Pays multiculturel, le métissage du pays découle majoritairement de sa période coloniale. La région nordestine fût le pilier du commerce triangulaire, beaucoup de ses us et coutumes sont donc issus d’Afrique. Avec la colonisation, ce sont des débarquements massifs de noirs d’Afrique australe qui ont marqué les terres de la région. Leurs empreintes ont tissé l’hybridité de cette identité afro-brésilienne. Du fait de son rôle clef dans le commerce d’esclave, Salvador de Bahia fût la toute première capitale du pays. Appelée la ​Rome Noire ​pour​ ​ses 300 églises et la couleur de peau de la majorité de ses habitants, Salvador est un des hauts lieux de la culture afro-brésilienne. Cette diversité ethnique a imprégné la culture, la spiritualité mais aussi la gastronomie de la région. Que ce soit à travers la Capoeira, art martial mythique qui tire ses racines des fermes de plantation à l’époque de l’esclavage, ou le Candomblé, cette spriritualité hétéroclite mélant rites africains et croyances chrétiennes ou encore la Moqueca, plat typiquement bahianais à base de crevette et de lait de coco, les exemples ne manquent pas. On ressent cette genèse partout et c’est une richesse ethno-culturelle singulière et saisissante.

Une région contrastée, à l’instar de la politique développementale du pays

Aujourd’hui, le Brésil fait partie des grandes puissances économiques internationales. Entre ses productions industrielles et agricoles, le pays s’est rapidement rendu indispensable à l’international et s’est imposé en tant que puissance commerciale essentielle. Dirigé par un gouvernement militaire entre 1964 et 1985, le pays connaîtra une forte industrialisation au début des années 70 qui aboutira à une urbanisation massive du territoire. Néanmoins, cette croissance économique fulgurante a accentué des inégalités déjà établies et a entraîné de forts contrastes régionaux. Ce n’est que sous l’investiture de Lula que des politiques développementales régionales seront menées pour endiguer cette vague de précarité. De longs programmes de développements régionaux en Centre-Ouest, Amazonie, et Nordeste soutenus par une géopolitique réunificatrice ont permis à la région de s’affirmer à travers l’agriculture et le tourisme. L’immensité du territoire nordestin est sans conteste un atout de taille pour le XXIe siècle brésilien.

Poétique, sauvage, et contrastée, la région du nordeste est un véritable trésor de potentialités, où confluent nature, histoire et culture dans une atmosphère métissée et picturale.

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Les sites naturels du Brésil classés à l’UNESCO

Si l’UNESCO s’applique à classer et protéger les plus marquantes des réalisations humaines au Brésil, elle joue également un rôle fondamental pour la protection des sites naturels d’exception de ce pays, qui sont soumis à une importante pression liée au développement de la neuvième économie mondiale en 2019.

Le Brésil, avec son immense territoire, présente en effet une variété d’espaces naturels uniques importante, tant en termes de paysages que d’écosystèmes. Depuis les années 80, l’important développement de l’agriculture notamment, et la déforestation associée, a poussé l’UNESCO à décider de classer 10 « hot spots » de la biodiversité brésilienne à son patrimoine mondial pour les préserver.

Après avoir présenté les sites culturels brésiliens classés au Patrimoine Mondial, voici donc la liste des zones naturelles du Brésil reconnues par l’UNESCO. Sans surprise, ces lieux remarquables sont pour la plupart également des destinations parmi les plus plébiscités pour faire un voyage au Brésil.

église sur la plage de Paraty

Les sites naturels classés à l’UNESCO, sanctuaires protégeant la biodiversité du Brésil

 

Les sites naturels du Brésil sélectionnés par l’UNESCO présentent tous des paysages d’une beauté rare. Ils témoignent des processus géologiques et biologiques qui ont façonné ce pays tout au long des millénaires passés.

Ils représentent également un exemple frappant de la richesse hors du commun de la biodiversité brésilienne, tant animale que végétale. Nombre des écosystèmes ainsi présentés sont uniques en leur genre et déjà sérieusement mis en péril.

C’est par exemple le cas de la forêt pluviale Atlantique. C’est une des plus vielles forêts du monde, abritant de nombreuses espèces endémiques. Elle qui s’étendait naguère tout le long du littoral brésilien et dont il reste aujourd’hui seulement quelques enclaves, fait ainsi l’objet à elle seule de 4 sites de l’UNESCO afin d’en préserver les dernières parcelles (Réserve de la Forêt Atlantique du sud-est, Cote de la Découverte, Paraty & Ilha Grande, Rio de Janeiro).

L’ensemble de ces sites naturels remarquables du Brésil choisis par l’UNESCO offre la description fidèle des grands écosystèmes de cette vaste contrée aux paysages si différents les uns des autres. Une liste idéale pour former un circuit de voyage à la carte qui ravira les amoureux de la nature sauvage en quête de dépaysement.

plage sur la côte de Bahia

Le Patrimoine Mondial Naturel du Brésil, démonstration de sa splendeur et sa diversité

 

Le Brésil est un des plus grands pays sur la planète, rien d’étonnant donc qu’il puisse proposer des paysages naturels très variés. Les lieux choisis par l’Unesco sont le reflet de cette diversité et mettent en valeur les 3 grands ensembles géographiques qui le compose : Le Sud & le Centre, L’Amazonie et le Nordeste. Répartis sur tout le territoire, les sites naturels brésiliens classés à L’UNESCO ont de plus, pour la plupart, des dimensions d’une immensité totalement inconnue en Europe, avec une très faible densité d’occupation humaine, ce qui ajoute à leur attrait.

Au sud du Brésil, ces différents sites classés au patrimoine réunissent la forêt subtropicale du parc national des cataractes d’Iguaçu et les immenses marécages à la faune abondante et entrecoupés de forêts du Pantanal. On y trouve également, les vastes plaines de savane du Cerrado d’où surgissent quelques massifs montagneux, les fameuses chapadas, ou encore les montagnes escarpés et couvertes de jungle se jetant dans l’océan à travers mille petites baies des régions de Rio de Janeiro capitale, Paraty et Ilha Grande.

Au nord du Brésil, place à la plus grande forêt tropicale du monde, l’Amazonie, qui couvre une vaste portion du territoire brésilien. A l’intérieur de cette immense aire de protection de la jungle, on trouve de nombreux sous-ensembles écologique tels que la varzea, l’igapo ou la forêt primaire terrestre, véritable cathédrale végétale avec ses immenses arbres formant une voute.

Enfin, à l’est, dans la région connue sous le nom de Nordeste, on retrouve des plaines et plateaux semi-désertiques caractéristiques de l’écosystème du Sertão, abritant un des plus beaux sanctuaires de la vie préhistorique, la Serra da Capivara. Coté littoral, ce sont l’île paradisiaque de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas, refuges d’une biodiversité marine exceptionnelle qui ont attiré l’attention de l’UNESCO. Sans oublier à l’extrême sud de Bahia, les espaces rescapés de Forêt Atlantique de la côte de la Découverte où débarqua Cabral.

maison dans le sertão du Nordeste

Parc National d’Iguaçu

 

Telles celles de Niagara entre les États Unis et le Canada, les chutes d’Iguaçu relient le Brésil à l’Argentine grâce à une muraille d’eau impressionnante large de près de trois kilomètres sur quatre-vingts mètres de hauteur ! 270 cascades séparées par endroits par une luxuriance de végétation tropicale sont ainsi réparties sur les deux territoires.

Chaque pays propose sa vision de ce phénomène naturel hors-norme. Celle de l’Argentine étant de s’approcher au plus près des chutes, tandis que le coté brésilien offre une vue d’ensemble des cascades, ainsi qu’une approche en bateau riche en émotions. Une fois sur place, il est d’ailleurs recommandé d’enchaîner les deux programmes.
Iguaçu fait partie des sites naturels les plus visités au monde. Menacées par des projets de barrage, les chutes ont été classées au patrimoine de l’UNESCO en 1986 pour les protéger au niveau international.

chuttes d'iguaçu côté argentin

Parc National de Serra da Capivara

 

Outre sa beauté naturelle époustouflante, le parc de Capivara vous fait pénétrer dans le mystère de la préhistoire du pays : les hautes falaises de 100 mètres de haut exhibent de multiples peintures, gravures et inscriptions datant de plus de 5000 à 25000 ans. C’est la plus grande réserve de peintures rupestres des Amériques. Un trésor découvert par une extraordinaire franco-brésilienne, l’archéologue Niède Guidon, qui a consacrée sa vie à la création de cette aire de protection et à son étude.

Des objets, des ossements et des traces de foyers datant de plusieurs dizaines de milliers d’années ont également été mis à jour récemment, remettant en cause l’hypothèse classique du peuplement des Amériques, il y a moins de 30 000 ans.
Le parc permet en outre aux amoureux de la nature de découvrir ces peintures en pratiquant la randonnée avec des guides locaux sur des chemins très peu fréquentés : c’est le site Naturel de l’UNESCO le moins visité au Monde, principalement à cause de sa difficulté d’accès.. Le parc a été classé par l’UNESCO en 1991.

vue de la serra da capivara

 

Forêt Atlantique – Réserves du sud-est

 

Mata atlântica en portugais, La forêt Atlantique recouvrait jadis pratiquement tout l’extrême sud du Brésil en plus du littoral. Cette aire de protection concentrée sur cette partie au sud du pays réuni 25 sites totalisant 470 000 Hectares et s’étend depuis l’état du Paraná au sud de São Paulo. Elle propose une riche variété de végétation, alternant le type sub-tropical humide et le type sec des hauts plateaux dont près de 70% est endémique. Un des points les plus élevés du Brésil s’y trouve, le pic de la Bandeira (2891 m), et son ascension est assez accessible. On y trouve également la grotte Casa de Pedra qui possède la plus haute entrée du monde (215 m).

Malgré une déforestation galopante, véritable cancer de l’Amérique du Sud, la Forêt Atlantique renferme une quantité impressionnante d’espèces florales et animales. Mais grâce à des actions de sauvegarde, comme celle du photographe Sebastião Salgado plus au nord, le reboisement a commencé et certaines espèces un temps pratiquement disparues ont fait leur retour.

entrée de la grotte casa de pedra

 

Côte de la découverte – Réserves de la Forêt Atlantique

 

Située sur les littoraux des états de Bahia et d’Espirito Santo, cette Côte comprend huit secteurs protégés, vestiges de la Forêt Atlantique locale et d’une végétation d’arbustes et de cactées endémique et appelée Restinga. Trois parcs nationaux et deux réserves naturelles se partagent les 112 000 hectares que compte cette région unique. Pour se situer dans la zone ou Pedro Cabral débarqua lorsqu’il découvrit le Brésil alors inconnu des européens, cette région est appelée la Côte de la découverte.

C’est une des zones les plus riches de la planète en termes de biodiversité : près de 450 essences d’arbres, plus de 1000 races d’amphibiens, reptiles, oiseaux ou singes, dont la plupart sont endémiques et certaines en voie d’extinction.
Ces morceaux de l’immense Forêt Atlantique initiale sont l’ultime témoignage d’un écosystème forestier grandement menacé. Pour cette raison, cette réserve a été classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1999.

coucher du soleil à restinga da marambaia

 

Complexe de Conservation de l’Amazonie Centrale

 

L’Amazonie est la plus grande forêt du monde, après la Taïga russe. A l’inverse de cette dernière, elle possède une richesse organique à nulle autre pareille. De par son climat tropical, elle est incroyablement dense et luxuriante. Ses deux fleuves-rois, le Rio Negro et surtout l’Amazone, sont les pourvoyeurs d’une vie millénaire.

Le complexe de conservation de l’Amazonie est une immense zone de 6 millions d’hectares, située au milieu de la forêt. Elle est striée de lacs et de cours d’eau présentant une incroyable diversité de poissons, reptiles et sauriens. Hot spot de la biodiversité mondiale s’il en est, elle est classée par l’UNESCO depuis 2000 pour former un sanctuaire dans une région dévastée par la déforestation.

rivière dans la forêt amazonienne

 

Aire de Conservation du Pantanal

 

Située en plein cœur de l’immense parc du Pantanal (14 millions d’hectares) au centre-ouest du Brésil, l’aire de conservation du Pantanal comporte quatre zones protégées : le Parc national du Pantanal Matogrossense ainsi que trois réserves privée, Da Penha, Dorochê et Acurizal.

Cette aire de protection de plus de 110 000 hectares joue un rôle fondamental dans la conservation des espèces végétales grâce à la dispersion des matières nutritives au gré des différentes crues. Des espèces menacées comme le tatou géant, l’ara hyacinthe ou la loutre géante y sont protégées.
Cette aire est en outre la plus grosse pourvoyeuse de jaguars de la totalité du parc du Pantanal. L’aire de conservation du Pantanal est aussi le réservoir de reproduction des poissons d’une bonne partie de ce vaste bassin entre les fleuves Cuiabá et Paraguay.
Elle a rejoint la liste des sites naturels classés de l’Unesco en 2000.

coucher du soleil au pantanal

 

Aires protégées du Cerrado : Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas

 

Les deux sites des Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas se trouvent dans l’état de Goiás, lui-même faisant partie de la vaste étendue du Cerrado, savane caractéristique du centre du Brésil. Leur élaboration fut décidée au début des années soixante par le président Juscelino Kubitschek dans le but de créer des refuges pour la diversité animale.

De par leur climat très sec durant 5 mois par an, ils sont très différents du Pantanal ou de l’Amazonie. Ils restent néanmoins un exemple de savane néo tropicale très riche, abritant des espèces rares comme le fourmilier géant et le tatou jaune ou le plus grand oiseau de l’Amérique du sud, le Nandou. Les jaguars s’y épanouissent également pleinement. La région subit cependant de plein fouet, l’expansion galopante des grands propriétaires terriens qui rasent la végétation native pour produire du soja destiné à l’exportation et à l’élevage bovin.

Pour cette raison, ces sanctuaires de cet écosystème brésilien fragile et parmi les plus anciens au monde sont entrés au classement du Patrimoine Mondial Naturel de l’UNESCO en 2001.

chuttes à la chapada dos veadeiros

 

Iles atlantiques brésiliennes : Réserves de Fernando de Noronha et l’atoll das Rocas

 

Attention bijou ! Ces deux sites perdus à plus de 300 kilomètres de la côte Atlantique sont de véritables écrins de biodiversité marine. Leurs eaux claires et fécondes assurent la reproduction d’espèces protégées comme les tortues, les thons, les requins ou les grands mammifères marins.

La beauté exceptionnelle de ces îles est vantée dans tous les guides touristiques mais, afin de préserver l’intégrité de ces petits paradis terrestres fragiles, des règles strictes sont éditées.
A Fernando de Noronha, les touristes sont contingentés et taxés, et les lieux rigoureusement surveillés. L’atoll das Rocas est quant à lui interdit à la visite en dehors de scientifiques et même ces derniers ne peuvent y résider à plus de 5 à la fois.

L’écologie n’est là-bas pas un vain mot, et on ne peut que s’en féliciter lorsqu’on découvre l’aspect immaculé de ces deux merveilles. Deux enclaves uniques de biodiversité marine, classées en 2001 au Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.

le morro dois irmãos à Ferrnando de Noronha

 

Rio de Janeiro et les paysages cariocas

 

Rio n’est pas qu’une ville constituée de beaux immeubles et de grandes favelas. C’est surtout un ensemble architectural inséré dans une nature surprenante. Les fameuses montagnes en forme de pains de sucre granitiques plongeant dans l’océan et bordées de jungle ont depuis toujours fasciné les amoureux de la ville la plus folle du Brésil.

Le Corcovado et son Christ Rédempteur, les monts de Urca, Cara de Cão , pico da Tijuca , Leme, Gloria et d’autres offrent des points de vue uniques sur la fameuse baie de Guanabara et une cité qui l’est encore plus.

Ils ont été chantés par les plus grands artistes, on peut dire qu’ils sont l’essence même de Rio de Janeiro.
Rio est entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2017.

le cristo redentor au corcovado à rio de janeiro

 

Paraty et Ilha Grande – sanctuaire écologique & trésor d’architecture coloniale

 

Au sud de la Belle Rio de Janeiro, la Costa Verde, Littéralement côte verte, est un véritable paradis tropical, hot spot de la biodiversité de la Forêt Pluviale Atlantique sud. Le littoral tourmenté offre une véritable dentelle de multiples petites baies et autant de plages désertes dominées par des montagnes abruptes et couverte de forêts tropicales.

Ces dernières abritent une très riche faune et flore endémique dans les différentes unités de conservation classées au Patrimoine Mondial de L’UNESCO : le Parc national de la Serra da Bocaina, l’Aire protégée environnementale de Cairuçu, le Parc d’État d’Ilha Grande et la Réserve biologique de Praia do Sul.

Dans le vaste golfe formé par la région, se niche une centaine d’îles dont la plus vaste, Ilha Grande, est restée quasiment déserte jusqu’aux années 90. Il en résulte un véritable sanctuaire écologique avec une des rares parcelles de forêt Atlantique totalement préservée.

C’est le paradis des randonneurs, avec ses montagnes couvertes de jungle s’élevant à 982m au-dessus du niveau de la mer au sommet du Pic do Papagaio. Ilha Grande fera également le bonheur des amateurs de snorkeling avec ces baies transparentes côté continent, comme des surfeurs avec ses plages face au large, telle que la fameuse Lopes Mendes aux somptueux rouleaux turquoises.

Paraty est quant à elle une petite ville coloniale qui servait de port secret pour embarquer l’or dans les galions de la couronne portugaise. Laissé à l‘abandon après l’essor de Rio au XIXe, le centre historique est resté intact et a été redécouvert dans les années 1970 lors de la construction de la route littorale. Entièrement restauré, son caractère unique comme patrimoine historique, allié à l’exceptionnelle conservation de la faune et flore d’Ilha Grande ont conduit l’UNESCO à en faire le dernier des sites protégés par l’organisation internationale, en 2019.

maison dans le centre historique de paraty

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