Le Brésil est le pays qui possède le plus long littoral d’Amérique Latine. Ce ne sont pas moins de 9655 kilomètres de côtes longeant l’océan Atlantique, le long desquelles on trouve de nombreux phares (Farol en portugais) pour guider les navires. Souvent chargé d’histoires et de légendes, ce sont des lieux intéressants à découvrir dans le cadre d’un voyage au Brésil pour en apprendre davantage sur le patrimoine maritime local. Nous vous proposons un petit tour d’horizon des plus marquants sémaphores qui bordent les rivages brésiliens.
La côte du Brésil sous les projecteurs pour protéger ses baies
D’une remarquable régularité, le littoral brésilien comporte cependant quelques anses et autres larges baies abritées formant des ports naturels parfaits. C’est notamment le cas de la célèbre baie de Guanabara de Rio de Janeiro et son phare de Fortaleza de Santa Cruz à Niteroi. Ou encore de la belle Bahia de Todos os Santos (baie de tous les Saints) devant Salvador de Bahia.
C’est à l’entrée de cette baie que l’on trouve le Farol de Santo Antonio, aussi connu comme phare de Barra. Installé au sommet d’une tour de 22 mètres de haut au sommet du Fort Santo Antônio da Barra, c’est le second phare installé sur les côtes des Amériques et le plus ancien encore existant. Il a été achevé en 1698 et était à l’époque muni d’une lanterne en bronze alimentée à l’huile de baleine. Il guidait les bateaux à bon port la nuit venue, à l’instar du fameux phare du Cap-Ferret aux 258 marches qui garde l’entrée d’un des plus beaux patrimoines naturels français : le bassin d’Arcachon. On peut admirer depuis ses 57 m de haut la fameuse Dune du Pilat ou la presqu’île de Lège-Cap Ferret.
Le phare de Barra a été reconstruit et modernisé en 1839, puis la lanterne est devenue électrique à l’occasion de son centenaire en 1939. Véritable icône de Salvador, il a inspiré de nombreux poètes et artistes bahianais. Le fort de Barra est aujourd’hui un incontournable du city-tour dit « panoramique » que l’on fait lors d’un séjour à Salvador de Bahia et abrite le musée Nautique de Bahia (Museu Náutico da Bahia) depuis décembre 1998.
Quelques phares remarquables du Brésil
Palácio das Torres
Le premier phare des Amériques a également été brésilien. Il a été construit entre 1639 et 1642 par le hollandais Johan Maurits van Nassau-Siegen dans l’actuelle Recife au sein de la région Nordeste. Le palais de Fribourg, plus tard appelé Palácio das Torres par les portugais abritait dans l’une de ces 2 tours un phare fait d’une simple lanterne et dans l’autre le premier observatoire astronomique des Amériques.
À l’abandon à la suite du départ des Hollandais du Brésil, il a été détruit en 1787. Une maquette virtuelle existe et peut être découverte sur le site du Musée virtuel de l’institut Itau : https://www.itaucultural.org.br/museu-virtual/palaciofriburgo/
Farol do Calcanhar
Aussi connu comme Farol de Touros, le phare « do Calcanhar », le talon en portugais, du fait de son emplacement sur « l’angle » de la cote brésilienne entre le nord et le sud tout près de Natal, est le quatrième plus grand phare d’Amérique Latine et le 22ème phare le plus haut du monde du haut de ses 62 mètres.
Farol do Cabo Branco
Situé à 800 m du point le plus à l’est du Brésil continental, Ponta do Seixas, dans la ville de João Pessoa, ce phare se démarque autant par son emplacement que par son architecture triangulaire unique. La volonté de son architecte, Pedro Abraão Dieb a été de rappeler la forme d’une plante de sisal, une des ressources importantes de l’économie de la région.
Farol de Mucuripe
Avec ces 73 mètres de haut, le phare de Mucuripe est le plus haut du Brésil et des Amériques. Il a été inauguré en 2017 et remplace l’ancien de seulement 24 mètres. Installé dans la ville de Fortaleza, porte d’entrée du Nordeste pour les touristes souhaitant découvrir le littoral du Ceara et ses superbes plages, telle que Jericoacoara, ou faire le fameux circuit de la route des émotions.
Durant ce circuit qui passe par Jericoacoara, le delta de Parnaiba et le désert des Lençois, on découvrira également le pittoresque petit phare de Vassouras. Dans cette région où les pêcheurs naviguent loin au large sur de frêles esquifs, les Jangada, sans outils de navigation modernes, ces phares sont d’une importance cruciale pour s’orienter et revenir à bon port.