Le projet TAMAR

 A celles et ceux qui accuseraient le Brésil de négliger son environnement, nous répondrons que c’est en partie vrai (si on considère certaines catastrophes hydrauliques récentes), mais en partie faux également : le projet TAMAR est l’exemple parfait de ce qu’il faut mettre en place en matière de protection d’espèces animales menacées, d’éducation environnementale et de développement communautaire durable. 22 centres de protection des tortues, requins et mérous existent, dont 11 se visitent !

TAMAR: tortues et requins sous haute protection

 

Le Brésil possède 5 des 7 espèces de tortues marines recensées sur la planète. Il convient donc de les protéger. Ces animaux amphibiens viennent se reproduire chaque année sur les côtes du Brésil de septembre à mars, à la fin des cycles lunaires quand les marées sont basses et le ressac peu violent. Un long et douloureux cheminement commence pour les femelles qui remontent toute la plage pour pondre leurs œufs, enterrés dans le sable. Sitôt écloses à l’air libre, les milliers de petites tortues se ruent toutes ensemble vers la mer éloignée, mais peu atteignent leur but, chassés par les prédateurs naturels, mais aussi par l’homme : la viande de tortue est très recherchée et les scientifiques estiment qu’une surconsommation pourraient carrément amener à la disparition de la race. C’est là que Tamar prend toute sa place.

Né à l’initiative d’étudiants en océanographie à la fin des années 80, le projet Tamar est devenu en quelques décennies une institution unanimement respectée au Brésil. Elle ne se contente pas de protéger des espèces menacées, mais fait également œuvre d’éducation auprès des populations côtières concernées.

Tamar est un acronyme qui concentre deux mots : tartaruga (tortue) et marinha (marine). Dans les années 70, des étudiants en voyage d’études surprirent sur l’Atoll das Rocas des pêcheurs en train de tuer des tortues marines dont l’espèce était déjà menacée à l’époque. Ils sont parrainés par la grande compagnie pétrolière brésilienne, (Petrobras) ainsi que des organisations non-gouvernementales. L’institution est devenue énorme et est répartie tout le long de la côte atlantique en 22 centres, dont 11 peuvent se visiter.

La justification de l’existence de ces centres est avant tout de protéger les espèces marines, tortues, mais aussi requins, mérous et toutes celles dont la pérennité est menacée. Mais l’éducation des pêcheurs en ce sens est également prise en compte, certains d’entre eux travaillant d’ailleurs directement pour le projet.

 

La mission des centres de protection TAMAR

 

En même temps que la protection des tortues marines, un énorme travail d’éducation et d’information est fait au niveau des habitants des zones côtières, dont certains font partie des grands prédateurs des bébés tortues tentant la (très) risquée traversée de la plage en direction des premières vaguelettes de l’océan.

Les différents centres disséminés sur 1100 km de côtes essaient de sensibiliser les pêcheurs sur l’intérêt primordial pour tous de maintenir en vie cette espèce menacée, et leur expliquent comment éviter de prendre les tortues dans leurs filets, et comment les relâcher sans dommage si par malheur ils en attrapent une. Un des meilleurs moyens de persuasion étant de salarier ces hommes à la condition précaire pour en faire de précieux auxiliaires de survie de ces animaux.

Le but de ces centres va donc beaucoup plus loin qu’un simple travail de surveillance et de protection. C’est l’éducation écologique de tout un peuple auquel le projet Tamar se consacre en assurant un développement communautaire durable et l’intégrité de tous les écosystèmes marins.

 

Votre participation à la mission TAMAR

 

On l’a dit : 22 centres marins sont répartis sur les côtes du Brésil. Outre leur mission intrinsèque de protection et d’éducation, ils offrent – pour certains – la possibilité aux touristes de venir voir leur travail quotidien, tout en s’amusant et en s’instruisant. Le plus beau d’entre eux est sans conteste possible celui de Praia do Forte.

Situé au centre d’une région appelée la « Polynésie brésilienne » à 70 km au nord de Salvador de Bahia, Praia do Forte n’était il y a encore quelques années qu’un joli village de pêcheurs apprécié pour le charme de ses ruelles et maisons. La naissance du projet Tamar en 2001 l’a transformé en centre touristique de renommée mondiale. Les petites boutiques artisanales côtoient désormais les hôtels de luxe et les pousadas cossues disséminés tout au long des 12 kilomètres de plages paradisiaques ombrées de palmiers protecteurs. Les récifs coralliens et la faune marine y sont de tout premier ordre ; le projet Tamar ne pouvait donc que s’installer dans un lieu aussi idyllique.

Le centre vous accueille dans la luxuriance de sa végétation tropicale et vous propose d’observer la vie de tous les animaux marins dont nous venons de parler. A commencer par les tortues nageant dans leurs bassins, où vous apprendrez tout sur leur mode de vie et de reproduction. Une des tâches du centre est de recueillir les œufs et de remettre les petites tortues à la mer une fois leur survie assurée. En période de ponte, les membres du centre sillonnent les plages pour marquer les tortues, femelles ou nouveau-nées. Certaines se voient nanties d’un émetteur permettant de suivre leur progression et ainsi d’établir des cartes précises utiles à la protection et la sauvegarde de l’espèce.

L’éducation écologique est très poussée dans ce sanctuaire aux tortues et autres espèces marines menacées : des films expliquant les multiples dangers que courent ces animaux et des conférences en plein air données par des membres du centre ont pour vocation de sensibiliser les visiteurs et de leur faire prendre conscience de l’importance de la sauvegarde de cette faune en danger.

Certains bassins abritent des tortues prises dans des filets ayant été secourues et soignées, qui seront remises en eau vive sitôt leur « convalescence » achevée. Vous aurez également le loisir d’admirer lors de votre visite le placide mérou malheureusement trop chassé, de splendides raies et des requins inoffensifs que vous pourrez… oui, caresser ! Le contact avec cette peau fraîche sera un des grands souvenirs pérennes de votre visite. Et dites-vous que votre droit d’entrée, et – peut-être – quelques objets achetés, participera à la bonne assise financière de la mission du projet Tamar.

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