Une fête religieuse très suivie

Comme dans tous les pays de tradition catholique, Noël est fêté au Brésil, mais avec toute la démesure festive de ce pays.

Voir le « Papaï Noël » arriver en hélicoptère sur le toit d’un centre commercial, penser à ses cadeaux de Noël tout en bronzant sur la plage, écouter des chants de Noël boostés par la samba, jouer aux amis secrets en dégustant un succulent panettone, c’est un peu tout cela Noël au Brésil.

Noël, un événement tropical au pays de la Samba!

Les veinards qui auront choisi de passer les fêtes de fin d’année au Brésil auront double ration de chance : celle de célébrer Noël d’une façon peu commune, avant d’être entraînés la semaine suivante par le tourbillon de la Saint-Sylvestre ! Dans les deux cas, le grand décalage est de savourer une fête traditionnelle que l’on assimile – forcément – aux frimas de l’hiver dans une ambiance tropicale.

Les Brésiliens sont de fervents catholiques. Noël revêt donc une importance particulière pour eux. Mais ce sont également de grands fêtards. Cette célébration de la naissance de l’enfant Jésus prend par conséquent chez eux une dimension festive digne de ce pays énergisant.

Le Père Noël en hélico !

Engoncé dans son chaud manteau rouge à fourrure blanche, le Père Noël arrive au supermarché sur son traineau… suspendu aux patins d’un hélicoptère, et distribue des bonbons et friandises aux enfants massés en dessous de lui. Non, vous ne rêvez pas dans votre bermuda et vos tongs : vous êtes bien au Brésil. La magie est la même qu’en Europe, le sapin, immense – en plastique, évidemment – est bien dressé, le Père Noël est protégé contre le froid et il a une grande barbe blanche. Les petits Brésiliens l’imaginent comme ça, et c’est comme cela qu’il doit apparaître – même si le pauvre laisse quelques litres de sueur dans la fourrure de son habit étouffant !

Comme en France, les galeries marchandes et autres espaces commerciaux se parent d’une décoration de circonstance, mais au Brésil, elle est beaucoup plus impressionnante. C’est la fête comme savent l’organiser les gens du cru, et même les chants de Noël prennent des rythmes de samba qui ne laissent pas indifférents.

A l’inverse de la Saint-Sylvestre, Noël est une fête essentiellement familiale, qui se prépare longtemps à l’avance. Ce qui n’empêche les réjouissances entre amis ou collègues. Une des grandes traditions brésiliennes est l’« ami secret », (amigo secreto) : au bureau ou entre amis, on tire au sort qui sera votre ami secret, que vous devez ensuite faire deviner aux autres. Une fois celui-ci découvert, il reçoit de votre part un cadeau (d’une valeur moyenne abordable, fixée à l’avance) puis à son tour tente de faire deviner qui est son ami secret, et c’est reparti ! Les Brésiliens adorent cela et ça peut durer des heures.

Les entreprises – en règle générale – distribuent à leurs employés des cestas de Natal, des paniers de Noël. Ils contiennent la plupart du temps des cadeaux sous forme de nourriture, que les gens mangeront chez eux en famille. Il n’est donc pas rare de voir à quelques jours de la grande fête les Brésiliens dans les transports en commun avec leurs petits paniers.

Bacalhau et panettone

Qui dit fête dit repas. On cuisine beaucoup pour Noël au Brésil, et pour toute la famille. Même si la dinde (accompagnée de farofa temperada, une semoule de manioc frite dans du beurre et enrichie de raisins secs, de bacon et d’olives) a droit de cité sur une table de Noël brésilienne, elle est le plus souvent remplacée par une profusion de plats plus adaptés aux coutumes et au climat du pays : beignets, salades multiples, soupes de crevettes, poulet, riz, tomates et bien sur la fameuse bacalhau (morue) héritée du Portugal, servie en beignets ou en salade.

Il faut néanmoins garder une petite place pour le dessert car arrive le traditionnel, l’incontournable… panettone ! Oui, cette brioche fourrée de raisins secs, de fruits confits, de chocolat et d’agrumes si chère à nos amis italiens a traversé l’Atlantique pour trôner sur les tables de repas de fête au Brésil. On le déguste en famille, mais on l’offre aussi aux amis.

Une fois les agapes terminées, si l’on est à l’intérieur des terres, on pourra essayer d’assister à des représentations théâtrales de crèches vivantes devant les églises, en attendant l’heure de la messe de minuit, même si la tradition a tendance à se perdre. On suivra également les Pastorinhas, ces groupes de fidèles grimés et déguisés qui viennent rendre hommage à l’enfant Jésus dans les églises, le tout dans une ambiance sonore de carnaval.

Et si l’on est au bord de la mer, il y a toutes les chances pour que tout cela se termine, comme souvent sur le littoral brésilien, sur la plage avec des danses et des chants. Quoiqu’il arrive, on profitera à fond de cet esprit de communion animant ce peuple qui n’a de toute façon pas attendu Noël pour s’amuser. Et si on est un tant soit peu prudent, on gardera quelques forces… puisqu’on remet ça la semaine d’après !

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