Un courant musical emblématique
de la population noire carioca

Le funk carioca naît dans les favelas de Rio à la fin des années 70 de la volonté de ses habitants d’exister musicalement et politiquement, loin des courants musicaux traditionnels.

Les pionniers du genre s’emparent du funk américain pour en faire jaillir une musique emblématique de leurs conditions de vie.

Mur d'enceintes de musique dans une fête baile funk à Rio de Janeiro.

Le baile funk, exutoire aux inégalités sociales et raciales

 

Tout commence par des soirées en plein air (bailes), organisées dans les favelas de Rio, où le plus important consiste à danser frénétiquement, assourdis par des sound systems poussés au maximum. Les DJ y mixent alors du funk américain, et les MC y déversent les vérités des conditions de vie d’un ghetto pauvre à majorité noire.

Loin de la bossa nova et de la MPB, représentatives des classes plus aisées, le funk carioca, véritable appellation brésilienne, donne à entendre, parfois violemment, les revendications d’une population privée d’expression et de reconnaissance sociale. Il évolue dans les années 80, influencé par le rythme plus rapide du Miami Bass, sous-genre du hip hop totalement phagocyté par les musiciens du cru.

Variations du funk carioca et succès commercial national

Apologie de la violence et des cartels de la drogue, machisme et vulgarité sont les ingrédients du funk Proibidão qui s’impose peu à peu dans les années 90, après un funk plus romantique. Cette musique, hyper-sexualisée, circule essentiellement lors des bailes funk du weekend, comme un dialogue entre gangs adverses. Mais ce sont les versions expurgées, pacifiées, du funk Ostentação qui se commercialisent nationalement. On y vénère argent, ego surdimensionné et sexualité débridée dans des clips très bling-bling.

foule dansant à un baile funk au Brésil

Les rendez-vous musicaux représentatifs des courants cariocas

 

Devenus incontournables, les quelque 400 bailes funk de Rio continuent d’imposer une production d’une cinquantaine de morceaux par semaine à une assistance allant jusqu’au millier de personnes.

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