De Bahia à Sao Luis, un concentré de culture brésilienne dans un cadre authentique

Moins connu que le Sud, le Nordeste du Brésil est constitué de neuf états et s’étend le long de la côte Atlantique nord du pays.

Il représente 12 % du territoire brésilien et regroupe près de 25 % de la population du pays. La région présente une géographie atypique et des lieux sauvages parfaitement préservés. C’est une zone côtière composée de plages de sable blanc bordées de dunes, qui s’étend de Sao Luis au Nord à Bahia au Sud.
Le climat y est relativement aride, ce qui explique ses paysages désertiques, et donc peu propices à la culture. Il reste malgré tout très agréable en toutes saisons, ce qui explique l’engouement touristique en expansion pour cette destination.

La côte du Nordeste, des kilomètres de plages entrecoupés de villages de pêcheurs

 

Situé le plus à l’ouest, l’état du Maranhão bénéficie encore du climat tropical de la forêt amazonienne et, de fait, est plus humide que les autres états du  Nordeste du Brésil. Avec des altitudes réduites et une topographie assez plane, l’état présente des reliefs modestes, avec à peu près 90 % de sa superficie située au-dessous de 300 mètres d’altitude, superficie avoisinant les 332 000 km2.

Sa capitale, São Luis, fut fondée par les Français au XVIIe siècle, mais passa en quelques petites années aux Hollandais, puis finalement aux Portugais. Ce qui explique la richesse architecturale de la vieille ville : azulejos superbes, arcades fraîches, églises aux frontons baroques, toits de tuiles colorées, tout ici rappelle la culture portugaise.  Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est le plus grand ensemble d’architecture coloniale portugaise au monde. Sa population dans la totalité de son agglomération est d’environ 1 200 000 habitants.

A 270 km à l’est de São Luis sur la côte atlantique, le parc naturel des Lençois Maranhenses offre le spectacle de  l’une des curiosités naturelles les plus spectaculaires et magnifiques du Brésil : c’est un désert, réparti sur une superficie de 1 550 km2, mais un désert différent de tous les autres sur terre. C’est un vaste réseau de dunes à la blancheur éclatante, dont les formes évoquent les plis d’un tissu se déroulant à perte de vue, d’où le terme Lençois (« draps » en portugais). Mais ce qui distingue cette étendue désertique de toutes les autres, ce sont les piscines naturelles d’eau de pluie qui se forment entre les dunes, tiédies par les rayons ardents du soleil. Des endroits paradisiaques pour se baigner dans le silence relaxant des lieux !

L’état du Maranhão se targue également d’abriter le fleuron de la technologie spatiale brésilienne avec la base de lancement d’Alcântara. Créé en 1990, ce centre appartient à l’AEB (Agência Espacial Brasileira) et est utilisé pour le lancement de fusées-sondes transportant des charges utiles scientifiques et qui effectuent des vols suborbitaux dans la haute atmosphère.

En suivant la côté, on traverse l’état du Piauí, situé dans la région aride du Sertão. Son activité économique est faible et dépend presque entièrement de l’élevage du bétail. Son littoral est très restreint, mais accueille le delta de son fleuve le plus important, le Rio Parnaíba. Une configuration géographique rare que l’on retrouve seulement  à 3 endroit dans le monde. En Amérique avec le Parnaiba en Asie avec le Mekong et en Afrique avec le Nil.

Vient ensuite l’état du Ceará. Il appartient tout entier au domaine de la « caatinga », milieu semi-aride du Nordeste brésilien caractérisé par une courte saison humide, limitée à 3 ou 4 mois par an, ainsi que par une grande biodiversité. Avec le Piauí, le Ceará fait partie des états côtiers les plus pauvres du Brésil. C’est surtout un endroit à la forte attraction touristique, notamment grâce à ses plages fantastiques réparties sur le 775 km de son littoral.

Parmi les nombreuses plages du Nordeste, celle de Jericoacoara figure dans le « top 10 » des plus belles plages du monde. Ses eaux calmes font le ravissement des baigneurs et ses paysages étendus à perte de vue sont propices aux longues randonnées, à pied ou en buggy. Par ailleurs, un chapelet de villages de pêcheurs authentiques, tel que Icaraï, Guajiru et surtout Cumbuco, longe les superbes plages sauvages qui mènent doucement vers la capitale de l’état, Fortaleza, peuplée de près de 2 400 000 habitants.

Panoramique des Lençois du Maranhão

Le Nordeste, entre alizés, sable fin, dauphins et tortues

 

Aux alentours de Fortaleza, et en continuant la descente de la côte vers Natal, capitale de l’état du Rio Grande Do Norte, les longues plages au décors minéral entourée de Restinga, la végétation basse locale, sont  bercée par des vents soufflant d’ouest en est sans interruption de juin à décembre. Là-encore, les joies des sports nautiques s’accommodent à la plénitude de petits villages de pêcheurs très typiques remarquables, comme celui de Canoa Quebrada à la terre rouge, découvert dans les années soixante par les réalisateurs de la Nouvelle Vague française. Ou bien celui de Pontal de Maceio réputé pour son air d’une pureté sans pareille.

A 80 km au sud de Natal, la plage de Pipa est célèbre pour ses piscines naturelles, ses denses plantations de cocotiers , ses falaises tourmentées et son sable fin à la blancheur éclatante. Cette station balnéaire branchée qui niche dans un cadre paradisiaque est aussi renommée pour ses dauphins et tortues. Revenu à Natal pour profiter des charmes de la vie nocturne urbaine au Brésil, le visiteur ne peut manquer de partir par avion vers la petite île de Fernando De Noronha, véritable joyau écologique du Brésil.

Située à 300 km des côtes, Fernando De Noronha est incorporée à l’état du Pernambouc. Ce petit archipel au climat tropical combine faune et flore époustouflantes dans des décors de rêve, ainsi que des fonds sous-marins à la beauté inégalée. L’île principale est petite, 26 km2, et compte 2800 habitants. Elle vit en autarcie complète grâce à son école, ses éoliennes, son usine de retraitement des déchets et même son hôpital.

L’archipel est un exemple de préservation de l’environnement (les visites sont contrôlées et limitées) et possède d’ailleurs le statut de parc naturel. Il est aussi sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les baleines venant régulièrement nager en surface, ou les milliers d’oiseaux rassemblés autour de cet Eden terrestre font de Fernando de Noronha un endroit incomparable à découvrir.

canoa quebrada

Recife la culturelle

 

Plus au sud, se trouve l’État du Paraïba, point le plus oriental des Amériques, la pointe du Seixas, à João Pessoa. L’économie régionale est basée essentiellement sur l’agriculture (canne à sucre, ananas, manioc, maïs, haricot), l’élevage, l’industrie (alimentaire, la culture du coton, sucrière et spiritueuse). Le Paraïba vit également de la pêche (langouste) et du tourisme.

Sous le Paraïba, l’état du Pernambouc et sa capitale, Recife. Recife est la capitale le plus ancienne du Brésil, fondée en 1537. Recife est la cinquième agglomération urbaine du Brésil avec 3,7 millions d’habitants. C’est le principal centre économique et touristique de la région. Elle tient son nom des récifs de gré sur lesquels se brisent les vagues de l’océan Atlantique. C’est une ville tournée vers la culture et le tourisme, mais aussi l’industrie et l’activité portuaire grâce à son port de Suape.

Bordant Recife au nord, Olinda témoigne d’un riche passé portugais : dès le XVIe siècle, elle devient l’une des cités les plus prospères du Nordeste grâce à son industrie sucrière. Comme pour d’autres villes brésiliennes, son essor culturel et architectural lié à l’exploitation de la canne à sucre attira les artistes de tous les horizons. Ils créèrent un centre-ville d’une richesse et d’une splendeur qui a franchi les barrières du temps. Surnommée la « Venise tropicale » en raison d’un grand nombre de ponts et de canaux, la ville de Recife possède de magnifiques monuments d’architecture coloniale et s’enorgueillit d’un carnaval à la renommée mondiale.

La descente vers le sud se poursuit avec les états d’Alagoas et de Sergipe (le plus petit état du Brésil), tous deux pourvoyeurs de longues et belles plages propices aux baignades, bains de soleil et longues marches, pour se terminer dans l’état de Bahia et sa capitale, Salvador.

chapada diamantina mesas

Bahia, l’îlot afro-brésilien au sud du Nordeste

Bahia est un des plus grands états du Brésil quatrième pour la population avec 13 800 000 habitants en 2005 et cinquième pour la superficie avec 564 273 km2. L’économie de Bahia est agraire, canne à sucre, manioc, maïs, noix de coco, cacao, mais aussi son café réputé dans le monde entier. L’état développe par ailleurs une importante activité industrielle (chimie, informatique, automobile et pétrochimie) et minière. Il existe aussi un important pôle pétrochimique et un complexe industriel de Ford Motor Company à Camaçari, à proximité de Salvador.

Salvador de Bahia, qui fut la première capitale du Brésil avant d’être remplacée par Rio au XVIIe siècle, puis Brasilia en 1960, a su préserver de nombreux exemples exceptionnels d’architecture Renaissance. C’est une des plus grandes villes du Brésil avec 3 200 000 habitants sur l’agglomération. Elle est célèbre pour son carnaval de rues parmi les plus prisés au monde.

Une des particularités de Salvador est d’être la source principale de la culture afro-brésilienne et le lieu d’ancrage de la religion du Candomblé, syncrétisme né d’un curieux mélange de catholicisme importé par les colonisateurs portugais et de croyances africaines des esclaves ramenées d’Afrique. Réminiscence des rites religieux d’autrefois, une fête haute en couleurs (et en musique) a lieu tous les ans à l’église de Bonfim, la Festa do Bonfim, qui peut constituer une excellente alternative au carnaval pour celles et ceux qui désirent sortir des sentiers battus.

Salvador combine à la fois les plaisirs de bord de mer, grâce à ses plages, à sa Baie de tous les Saints (Bahia de todos os Santos) et au charme de l’île d’Itaparica et ses beaux villages de pêcheurs, de la découverte historique dans le quartier de Pelourinho classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et enfin de la vie nocturne, intense et enfiévrée surtout en période de carnaval.

A côté des attraits liés à la mer, Bahia propose une escapade dans un véritable « joyau vert », la Chapada Diamantina, qui tranche nettement avec les paysages semi-arides de l’intérieur des terres et les plages tropicales bordées de cocotiers.

Située dans l’intérieur des terres, à environ 400 km de la capitale régionale, la Chapada Diamantina est un lieu sauvage et préservé que l’on rejoint par avion au départ de Salvador. Des écosystèmes variés, allant de la savane/bush à la forêt tropicale, recouvrent les 1520km² du parc national. Le relief est composé de hauts plateaux, les caractéristiques « chapada », et de vallées entrecoupées de centaines de cours d’eau à la pureté cristalline formant des réseaux de cascades et autres bassins. Une configuration idéale offrant aux visiteurs la possibilité de se rafraîchir facilement au gré de leurs excursions.

La Chapada abrite des espèces sauvages très diverses qui profitent du grand nombre de biotopes (savane, forêt sèche, forêt humide) hébergés par le relief profondément vallonné des montagnes entre les canyons locaux appelée chapadas. Ces formations géologiques se caractérisent par leurs apparences de montagnes tronquées avec des parois assez raides et dont les sommets sont constitués de larges plateaux rocheux et couverts de végétation basse. Entre elles, serpentent des vallées plus ou moins étroites qui abritent des forêts plus denses et dans les zones les plus ombragées, très humides ou des grottes aux lacs turquoises. Entre les montagnes à la végétation tropicale et ses centaines d’animaux, les cascades, et les gouffres souterrains, un séjour à la Chapada Diamantina enrichit de façon irrémédiable la bibliothèque aux souvenirs.

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