Comparé aux nations de la vieille Europe, le Brésil est relativement récent.
Il n’empêche que le pays et ses artistes existaient bien avant que la première des caravelles venues de Lisbonne jette l’ancre aux abords des rivages sud-américains. Sur quoi peut-on se baser pour accepter pareille assertion ? Sur les arts, les peintures rupestres, les gravures et les sculptures que l’on retrouve aujourd’hui et ce qu’elle nous enseigne.
Les grandes périodes historiques de l’art au Brésil
Les prémices existantes de l’art au Brésil
Bien qu’elle se soit surtout installée sur les rives nord de l’Atlantique et du Pacifique, la civilisation précolombienne brésilienne a laissé des traces, toujours visibles sur des sites remarquables comme le parc national de Capivara au nord-est, le site de Petra Pintada aux confins de l’Amazonie ou encore les grottes de la vallée de Peruaçu dans le Minas Gerais dont les peintures remontent à plusieurs milliers d’années.
Des fouilles ont mis à jour des objets datant de plusieurs milliers d’années. Objets utilitaires taillés dans de l’os, de la pierre, ou moulés dans l’argile, ils sont les témoins de la recherche d’une esthétique certaine de la part des habitants qui les ont produits.
En débarquant au XVIe siècle, les explorateurs portugais découvrirent une population indienne vivant en tribus, avec des codes établis et une expression artistique certaine. C’est ce qu’on appellera « art indigène ».
En premier lieu celui que ces autochtones portaient sur eux : peintures et plumes utilisaient une large palette de colorants et de pigments végétaux. Les décorations à même le corps, sur les oreilles, les lèvres ou la poitrine témoignaient d’une recherche poussée, grâce à des outils parfaitement étudiés.
Des statuettes en bois ou terre cuite, des objets quotidiens en céramique furent plus tard trouvés dans les zones amazoniennes, ou sur l’île de Marajo. Leur étude révéla que ces vestiges remontaient à 5000 avant JC. Sur la côte de Bahia, des céramiques peintes ou gravées indiquèrent aux chercheurs le haut niveau atteint par ces artistes vivant quelques centaines d’années avant notre ère.
L’art « importé » au Brésil
Il est incontestable que l’arrivée des colons développa de nouvelles formes d’art, liées à celles amenées avec eux. Tout aussi incontestable, les milliers d’esclaves africains déversés par bateaux entiers sur les côtes est du pays se servirent également de leur art propre pour survivre aux effroyables conditions dans lesquelles ils évoluaient quotidiennement. On peut aussi ajouter l’art indigène qui va subsister jusqu’à nos jours. Le mélange de tout cela allait donner des formes artistiques originales et protéiformes.
Dans leur volonté de domination, les colons Portugais rejetèrent catégoriquement toute forme artistique existante pour imposer la leur. L’art baroque, qui ainsi se développa aux XVIe et XVIIe siècles, était donc d’obédience européenne, mais surtout religieuse. Une foi exaltée guidait les nouveaux explorateurs et aucune voie ne pouvait être tolérée en dehors de celle dictée par les autorités officielles. Il fallut attendre le XIXe, et surtout le XXe siècle pour voir émerger un véritable courant profane – et réellement créatif.
Suivant les influences de la vieille Europe, le souffle romantique s’étendit dès le XIXe sur toutes les formes d’expression, peinture, musique, littérature. Le siècle suivant vit une remise en question totale de ce qu’on appelait désormais avec mépris l’académisme : le modernisme s’imposa dans la première moitié du XXe, suivi naturellement par l’art contemporain.
Les arts primitifs au Brésil
Les premières traces d’art précolombien au Brésil remontent à quelques 60000 ans avant Jésus Christ. C’est un art majoritairement rupestre, mais aussi sculptural. L’art indigène perpétue cette tradition, mais les premiers témoignages de la part des colons font état également d’un art corporel exprimé au travers des peintures sur les corps et les visages, des masques et des plumes.
L’art colonial au Brésil
On considère que l’art colonial au Brésil démarre à l’arrivée des navigateurs au tout début du XVIe siècle et qu’il court jusqu’au XIXe. Mouvement initial, le baroque laisse son empreinte dans la peinture, la sculpture, l’architecture et la musique. Il sera suivi au XVIIIe par l’arcadisme. L’art colonial se caractérise par une orthodoxie stricte imposée par la puissance ecclésiastique dominante.
L’art moderne au Brésil
Au début du XXe siècle, les artistes dans leur entièreté rejettent un académisme ambiant trop lié à la lointaine colonisation pour une forme d’expression plus personnelle et originale. Le modernisme fait son entrée au Brésil, suivi dans la seconde moitié du siècle par le contemporain qui témoigne sans conteste de l’explosion de la créativité dans tous les domaines. l’art contemporain suivra avec les même préoccupations, expérimenter les nouveaux courants venus d’Amérique du Nord et d’Europe mais aussi rendre compte d’une spécificité picturale et sculpturale brésilienne.