Le reggae brésilien, musique contemporaine et sons d’Afrique

Né en Jamaïque en s’inspirant du mento, du ska, du jazz, de la soul et du rhythm and blues, le reggae va rapidement séduire un Nordeste brésilien déjà sensible aux sonorités africaines.

Cette musique contemporaine se développe fortement dans le Maranhão avant que son association à la samba, qui crée un genre artistique très dansant et joyeux, la rende populaire dans tout le pays.

Membre du groupe Veja Luz souriants et accroupis devant un mur.

São Luis, studio brésilien du reggae

 

Dès 1970, le reggae se répand largement dans toutes les Caraïbes et sa diffusion radio touche jusqu’à la région de São Luis, au nord du Brésil. Dans cette ancienne cité coloniale emblématique du commerce triangulaire, les rythmes afro-américains de cette nouvelle musique ont une résonance historique tout en séduisant par leur romantisme.

Avec l’émergence sur la scène nationale de très nombreux groupes de la ville au cours des années 1980, São Luis se voit sacrée capitale du reggae au Brésil. L’organisation tous les 2 ans du Maranhão Roots Reggae, un festival de portée mondiale, renforce encore son prestige.

Une musique contemporaine festive et dansante, le samba reggae

 

À Bahia, sous l’influence d’Antonio de Souza, le reggae se mêle depuis 1979 à la principale attraction des fêtes, la samba, pour offrir un genre musical plus dansant et plus frénétique. Basé autour d’un orchestre de 3 ou 4 surdos (des tambours cylindriques en métal), il propose des interprétations très syncopées avec 90 à 120 battements par minute.

Il se voit fréquemment accompagné de caixas (caisses claires), de tamborims et d’atabaques. Joyeux et spectaculaire, il est incontournable pendant les animations du carnaval de Salvador. Le samba reggae constitue aussi un élément fort du candomblé, une religion rassemblant croyances africaines et rites catholiques.

percusioniste de samba reggae à Salvador

Un genre artistique au succès fulgurant

Si Gilberto Gil et Caetano Veloso font partie dans les années 1970 des précurseurs du reggae « à la brésilienne », il faut moins de 20 ans pour que les tubes de Central Africana, de Karetas, d’Olodum ou de Natiruts en fassent un genre musical majeur.

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