Le Maracanã, monument national du Brésil

Lorsqu’au début des années quatre-vingts, l’équipe Renault-Sport de Formule 1 demanda à son jeune pilote vedette Alain Prost ce qui lui ferait plaisir de faire à Rio de Janeiro, en dehors de gagner le Grand Prix du Brésil, la réponse fut claire et rapide : assister à un match de foot au mythique stade Maracanã. Pour le fan absolu du ballon rond qu’il était, pénétrer ce véritable temple était le plus beau des cadeaux qu’on puisse imaginer. Entrer dans le Maracanã, c’est entrer dans l’histoire du football brésilien et de l’incroyable ferveur qui l’accompagne.

maracana 1956

Maracanã, stade de football brésilien mythique des années 50

 

Imaginez-vous tout là-haut dans les gradins, si loin, si haut que ne vous distinguez les minuscules joueurs à plus de 120 mètres en bas sur la pelouse que par la couleur de leur maillot ! Vous ne pouvez entendre rien d’autre que le bruit infernal des batucadas disséminées un peu partout dans les tribunes, et peut-être les postes de radio amenés par ces supporters tout autour de vous car à cette altitude, c’est le seul moyen de suivre le cours du match ! Le match, c’est important, mais l’ambiance, ça l’est encore plus : il est essentiel d’être là. On vient en famille, c’est la fête : on crie, on danse, on chante ! On frise là l’irréel.

Telle était en gros l’impression qu’un touriste chanceux pouvait avoir au milieu des places populaires du Maracanã dans les années cinquante jusque dans les années quatre-vingt-dix. A l’époque glorieuse où le stade affichait officiellement plus de 180 000 places assises, 220 000 si on prenait en compte les spectateurs debout !

Le Hampden Park de Glasgow et son record de 150 000 sièges pouvait aller se rhabiller ! Les choses ont bien changé depuis avec les refontes successives de l’endroit et ses vicissitudes financières récentes, mais la ferveur des supporters cariocas est toujours au rendez-vous.

maracana rio de janeiro brésil

Maracanã bat Jacarepaguá

 

Le Maracanã est resté longtemps le stade le plus vaste du monde. Normal, dans un pays où le « futebol » est une religion. Pourtant avant 1950, le Brésil ne comptait pas d’enceinte sportive de réelle importance mondiale. C’est la Coupe du  Monde de cette année-là qui décida de la construction de cet édifice pharaonique.

En 1947, le Brésil obtient de Jules Rimet, président de la FIFA et co-fondateur en 1930 de la Coupe du Monde, le privilège d’organiser l’édition 1950, la première après guerre. Cela fait, il va falloir dès lors construire un stade à la mesure de l’événement et surtout, s’accorder sur l’endroit qui aura l’honneur d’être choisi, promesse de grandes batailles d’influence à venir. Si le choix de la ville de Rio de Janeiro n’est pas remis en question, celui du lieu fait s’affronter deux clans : celui de Ângelo Mendes de Moraes, maire du district fédéral de Rio de Janeiro et partisan du site de Maracanã dans le quartier de Tijuca, et celui du ministère des sports appuyant, lui, la candidature de Jacarepaguá situé sur un lagon en bordure de mer. Aucun des deux ne voulant céder un pouce de terrain à l’adversaire, la situation aurait été définitivement sans issue sans le concours du respecté journaliste du Jornal dos Sports, Mário Filho. On notera qu’à la mort de celui qu’on appelait familièrement le « petit ami du stade », le Maracanã prendra officiellement le nom d’Estadio Jornalista Mário Filho.  

Par ses nombreux articles enthousiastes vantant la pertinence du projet, Filho réussit à réconcilier les divers protagonistes qui s’entendent finalement sur le site de Maracanã, plus central que celui de Jacarepaguá. Ce dernier se rattrapera dans les années soixante-dix en récupérant la construction du circuit automobile de Formule 1, puis dans les années deux mille dix celle des installations pour les Jeux Olympiques. L’accord final est signé en 1947 et la première pierre posée en janvier 1948. Mais les réels travaux ne commenceront qu’en août de la même année.

Le délai à respecter est, on l’imagine, très court et 1700 ouvriers travaillent sans relâche à l’achèvement du bâtiment. 2000 autres leur seront adjoints pour terminer les travaux à la date prévue. Fin 1949, c’est chose faite pour l’essentiel (en fait, le stade ne sera véritablement achevé en totalité qu’en 1965). L’histoire va retenir que le Maracanã accueillit le tout premier match de la Coupe du Monde 1950, Brésil-Mexique (gagné 4 à 0 par le pays hôte) et le tout dernier de l’édition 2014 qui vit l’Argentine défaite en finale par l’Allemagne, impitoyable bourreau de la Seleção en demie (7-1 à Belo Horizonte). Entre ces deux époques, beaucoup de matches de légendes et de records.

Le pape Jean Paul 2 au stade de Maracanau au Brésil.

Pelé, A-Ha et Jean-Paul II, quelques records du Maracanã

 

Les records sont avant tout dans le stade lui-même, surtout pour l’époque. Il fut conçu par une équipe d’architectes qui désiraient ancrer leur création dans le modernisme et le gigantisme : haut comme un immeuble de six étages, proposant plus de 150 000 places assises à l’origine (capacité vite portée à 180 000), sans compter les places debout, une salle de presse pouvant accueillir vingt cabines de retransmission, trente-deux toilettes et autant de bars, six vestiaires (dont un pour l’arbitrage), le Maracanã fut immédiatement perçu comme une réalisation ambitieuse et haut-de-gamme, bien à la hauteur de ce que le Brésil pouvait étaler à la face du monde en matière d’architecture.

Si la Coupe du Monde ouvrit le bal en 1950, le stade accueillit aussi bien l’équipe nationale auriverde que les clubs de Rio. Assez paradoxalement, aucun club ou équipe ne fut résident au Maracanã, que ce soit le Fluminense, ou le Flamengo. Ce qui n’empêcha pas de bien beaux affrontements entre eux, notamment lors des Championnats Carioca où le second devint le premier triple champion de l’Histoire au Maracanã en 1953, 54 et 55.

L’équipe du Brésil n’y triompha jamais lors des deux coupes du monde de 1950 et 2014 organisées au pays, mais les plus grands joueurs y vécurent leurs heures de gloire. Pelé y marqua le millième but de sa fabuleuse carrière en 1969 et fit ses adieux en 1971, et en 1983, la dépouille de l’idole Garrincha rassembla des dizaines de milliers de personnes dans l’enceinte consacrée.

Au chapitre des records, on peut ajouter que le Maracanã détient celui du plus important public payant pour un match de football, 183 341 billets vendus en 1969 pour un match comptant pour les éliminatoires pour la Coupe du Monde 1970, et que dans un tout autre genre en 1993, le groupe norvégien A-Ha inscrivit son nom au Guinness Book avec 199 000 tickets écoulés pour un seul concert ! Car évidemment, à l’image de tous les stades internationaux, le Maracanã se mit à accueillir à partir des années quatre-vingts dix les grandes messes rock… ainsi que celle du pape Jean-Paul II !

maracana coupe du monde 2014 brésil

Décadence et renaissance du stade de Maracanã

 

Ces records ne risquent plus d’être battus puisque l’édifice a fait peau neuve à deux reprises, en subissant une sacrée cure de minceur à chaque fois : en 1999 sa capacité d’accueil passe à 103 000 places pour accueillir la Coupe du Monde des clubs, mais c’est surtout en 2013 que le régime est sévère. Pour se conformer aux normes de sécurité en vigueur en vue de la Coupe du Monde 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, le stade voit le nombre de ses sièges réduit à 78 838.

A la suite de ces derniers jeux, le mythique édifice va être laissé à l’abandon durant quelques années, victime d’imbroglios politico-financiers comme seul le Brésil possède le talent d’en produire. Pour la plus grande tristesse des supporters, les installations seront ouvertes aux quatre vents et, pour le plus grand bonheur des profiteurs de tous poils, pillées et vandalisées.

Heureusement, la raison est revenue il y a peu, le stade remis en état et on peut à nouveau aller y applaudir les matchs où s’affrontent peut-être les futurs Pelé, Zico, ou Ronaldo de demain. Malgré ses transformations, le Maracanã reste un endroit de légende que tout amateur de football en visite à Rio se doit de visiter.

SITE OFFICIEL POUR ACHETER UN TICKET DE VISITE DU MARACANÃ

https://www.tourmaracana.com.br/venda-de-ingresso

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Le buggy :
Rouler sur les plages du Brésil cheveux au vent

Découvrir un pays peut se faire de nombreuses manières quant aux différents modes de transport. Le Brésil est un des rares endroits à proposer un moyen de locomotion original et totalement en adéquation avec la philosophie ambiante : le buggy.

Ces petites autos légères et maniables passent (à peu près) partout et permettent au touriste avide de sensations décalées de rouler dans des paysages idylliques loin de tous les repères ordinairement attachés aux programmes traditionnels. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a plus aucune règle à respecter, nous y reviendrons.

California dreaming, le contexte de l’apparition du buggy

 

Même si le buggy est assez représentatif de la conception qu’on peut avoir des déplacements dans le Nordeste du Brésil, ce petit engin a été inventé beaucoup plus au Nord, en Californie exactement. Dans les années soixante, cet état de l’ouest des Etats-Unis devient rapidement le symbole de la contre-culture prônée par les jeunes en révolte contre l’ordre établi.

C’est l’époque de la contestation ouverte, du refus de la société de consommation, du rejet de la guerre au Vietnam, mouvements se développant sur fond de protest-songs ou de pop music. C’est l’époque du flower power et de la liberté revendiquée. Cette négation de la société dite « bourgeoise » se traduit à tous les niveaux, les arts mais aussi les transports.

Dans cet état où l’on vit au soleil les cheveux au vent, la traditionnelle grosse voiture ne convient plus à une jeunesse idéaliste. Sans compter le prix ! C’est alors qu’arrive Bruce F.Meyers au tout début des années soixante.

l'inventeur du buggy adossé à un buggy rouge avec une planche de surf sur le toit.

Le Buggy, une idée folle de Bruce Meyers

 Le bonhomme travaille dans l’industrie maritime, plus précisément dans la fabrication de tout ce qui est basé sur le polyester, coques de bateaux, flotteurs et surtout planches de surf. Il imagine alors un petit engin tout-terrain pouvant permettre de se déplacer sur les immenses plages pour rejoindre le spot idéal.

Il conçoit donc un véhicule ultraléger basé sur un châssis-poutre (châssis constitué d’une poutre centrale reliée à deux essieux, le tout supportant le moteur, les suspensions et la carrosserie. La fameuse Alpine-Renault est également construite sur un châssis-poutre, lui assurant la légèreté sans nuire à la rigidité) et une carrosserie polyester.

Il loge deux sièges très sommaires de chaque côté de la poutre et à l’arrière (pour une question de motricité maximale) un moteur de Coccinelle VW, fiable et économique. Un arceau de sécurité vient, de façon logique, protéger les passagers en cas de retournement, mais sert aussi à loger les planches de surf !

Le buggy « Meyers Manx » (en hommage aux célèbres motos anglaises Norton Manx) fait ses premiers tours de roues au bord des vagues du Pacifique en 1964. Les début sont difficiles car l’engin reste relativement onéreux et ne s’adresse pas au premier venu puisqu’il est vendu en kit (Do it yourself !) et seulement 12 kits sont produits entre 64 et 66. Cependant, il s’impose rapidement comme un véhicule hors du commun dans le sport automobile en devenant rapidement un incontournable des épreuves off-road.

En 1967 il fait la couverture de la revue Car & Driver et le succès est immédiat : les commandes affluent,  plus de 6000 véhicules sont construit et le buggy sera finalement copié dans le monde entier.

Bien que son créateur soit obligé de se séparer de son entreprise au début des années soixante-dix pour des raisons fiscales, l’image iconique de la liberté sur quatre roues est désormais ancrée dans les esprits, et dans cette période que d’aucuns qualifient d’exceptionnelle. Du fait de sa rusticité comme de son look tout en rondeur, le buggy original n’est pas destiné à tous et a fini part succomber aux sirènes de l’obsolescence en Occident, disparaissant peu à peu du paysage au profit de nouveaux engins plus modernes et racés.

Mais comme pour tout véhicule unique en son genre, quelques irréductibles utilisateurs passionnés un peu partout dans le monde continu à perpétuer ces véhicules et leurs différents clones. Parmi eux, les brésiliens, voyant dans le buggy un véhicule rustique et parfaitement taillé pour leurs 7491 kilomètres de littoral furent enthousiastes au point de développer leur propre marque, Fyber, adoptée en masse par les habitants du littoral du Nordeste du Brésil.

2 buggy dans les dunes du Ceara au Brésil.

Buggy : la déclinaison brésilienne

 Le buggy fut introduit au Brésil par les classes moyennes/ aisées, qui possédaient des résidences secondaires au bord des côtes souvent difficiles d’accès par des pistes de terre ou entre les dunes et par leurs enfants pratiquant le surf. Il a initialement conquis les rivages sud, pour ensuite gagner tout le littoral jusqu’au Nordeste, secteur où ses performances purent pleinement s’épanouir sur ses plages s’étendant à l’infini.

L’intérêt du petit engin virevoltant est multiple dans ce contexte particulier :

  • Issus d’une motorisation de Cocinelle VW, il est facile à entretenir et de trouver des pièces de rechanges à bas prix partout étant donné la popularité de la voiture icone de Volkswagen.
  • Avec son faible poids, ses larges pneus du train arrière et sa propulsion, il permet de se déplacer aisément de village en village par les chemins ou les longues plages, là où des voitures traditionnelles s’ensableraient à coup sûr.
  • Avec sa coque en polyester, le buggy résiste bien mieux que n’importe quel autre véhicule à l’agression du sel marin.
  • Le prix qui, sur du matériel d’occasion, reste beaucoup plus raisonnable que celui d’une voiture.

Toutes ses qualités font du Buggy un engin idéal pour les populations modestes du littoral qui rapidement commencèrent à acheter les modèles d’occasion revendus par leurs voisins plus fortunés.

Ainsi depuis une trentaine d’années les buggys font partie du paysage nordestin, aussi bien comme véhicule de loisirs pour les classes moyennes que comme utilitaire des population vivant sur le bord de mer.

Mais avec la montée en flèche comme destination de vacances des plages entre Natal et Sao Luis et la découverte de ce littoral par les pratiquants du kitesurf, un nouvel essor des buggy à eu lieu depuis les années 2005. Ces sportifs de l’extrême voient en lui un outil parfait pour pouvoir surfer dans le sens du vent, le fameux downwind)  avec quelqu’un qui les suit sur la plage et peut ainsi ramener le matériel et la bête en fin de parcours. POur les touristes, c’est l’oportunité de pouvoir remonter en buggy les plages entre Natal, Fortaleza et Jericoacoara pou profiter d’un littoral sauvage et s’étendant à perte de vue.

un buggy sur la plage au pied de la falaise dans le Nordeste du Brésil.

Découvrir les plages du Nordeste en Buggy en toute sécurité

 

Brazil Selection vous propose de parcourir cette partie du littoral brésilien au volant de buggys spécialement affrétés pour vous. Pour cela, vous pouvez faire un circuit entre les ville de Natal et Fortaleza en 4 étapes d’une journée ou un séjour buggy de Fortaleza à Jericoacoara en 2 jours. Et les plus passionnés pourront cumuler l’un et l’autre pour 6 jours de fun et de sport mécanique sur le bord de l’océan atlantique dans des paysage sauvage et minérale de dunes et de falaises.

Nous l’avons dit, le buggy c’est la liberté : celle de rouler sans stress au bord des plus belles plages du pays, de pouvoir s’arrêter où l’on veut et repartir quand on veut, de profiter au maximum du soleil et de l’air chargé d’iode. Néanmoins, cette liberté n’est accessible qu’à la condition de se plier à des règles élémentaires de sécurité et de bonne conduite, dans tous les sens du terme !

Il est évident que nous n’allons pas vous lâcher sur ces longs parcours parsemés d’embûches et de pièges potentiels sans aucune surveillance ni aucun guide. L’affaire serait bien trop risquée, et pour vous, et pour nous. Sur les quelques centaines de kilomètres que vous parcourrez, les trois quarts nécessitent la plus grande attention.

Et c’est bien dans le but que vous rouliez relax l’esprit totalement libéré que nous vous confions aux soins de votre guide-conducteur certifié. Il vous ouvrira la piste et vous montrera le chemin, tâche a priori infaisable pour quelqu’un ne connaissant pas le pays. Il s’occupera de contacter les bacs pour les traversées de rivières ou de zones inondées. Il vous assistera en cas de problème mécanique, problème qui peut arriver puisque vous roulerez dans des conditions où les buggies sont parfois soumis à rude épreuve.

Il vous expliquera surtout le maniement de ces petits véhicules vifs, qui demandent à ne pas être brusqués outre-mesure. Bien que conçu pour passer dans tous les terrains, il convient de ne pas prendre de risques inconsidérés dans le sable des dunes ou au bord de l’eau. Votre guide vous apprendra à éviter ces pièges en adoptant une conduite souple et adaptée. Votre raid sera alors placé sous le signe du plaisir pur et de la sécurité que seule une bonne organisation peut vous procurer (vous signerez d’ailleurs un contrat et laisserez une caution en garantie).

Il ne vous reste plus qu’à choisir votre parcours, à faire à votre rythme et selon vos envies, et de découvrir l’enivrante sensation de rouler cheveux au vent de plages en plages, et de villages en villages.

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La « Fórmula Um »

L’autre passion d’un peuple prêt à vibrer le 13 novembre sur le circuit d’Interlagos, aux portes de São Paulo.

A côté de l’indétrônable football, la Formule 1 a toujours tenu une place à part dans le cœur des supporteurs brésiliens. Les grands champions du passé n’ont certes pas été remplacés, mais la ferveur reste intacte dans les tribunes et gradins d’Interlagos le week-end du Grand Prix du Brésil. Retour sur l’histoire de ce circuit à travers l’histoire de ce haut lieu du Brésil sportif.

Par Pierre Ménard

Le circuit Interlagos, une étape unique du championnat du monde de F1!

     Le Brésil est depuis longtemps une terre propice à la pratique des sports mécaniques, et le circuit d’Interlagos, aux portes de Saõ Paulo, en est son temple, au même titre que celui de Monza en Italie. Si sa construction remonte à la toute fin des années trente, ce n’est qu’au début des années soixante-dix que les choses sérieuses vont débuter et que la fièvre va grimper de plusieurs degrés.

 

Interlagos, le circuit F1 née de l’engouement d’une nation derrière un pilote

 

     L’avènement du jeune Emerson Fittipaldi en Formule 1 va amener les autorités des sports mécaniques du Brésil à organiser dès 1973 le premier Grand Prix officiel du Brésil sur cette piste d’Interlagos. Les victoires de « Emmo » dans la fournaise de sa ville natale furent autant de célébrations populaires du nouveau roi du sport brésilien. L’ambiance festive des batucadas importées des stades de foot scella pour toujours la marque unique des Grands Prix au Brésil.

     Pour des raisons de vétusté, Interlagos fut remplacé dans les années quatre-vingt par le circuit de Rio-Jacarepagua, plus moderne, mais moins festif. La greffe de Rio ne prit vraiment jamais malgré la présence sur la grille du nouveau champion Nelson Piquet – un « carioca » pourtant. Pour le plus grand bonheur des fans, le Grand Prix reprit ses quartiers sur le circuit pauliste rénové et transformé au tout début des années quatre-vingt-dix.
L’ambiance festive y retrouva ses extrasystoles d’antan, et elle devint carrément hystérique lorsque l’enfant du pays, l’éternel Ayrton Senna, y triompha à deux reprises.

 

Interlagos 2016, une édition symbolique qui marque la fin d’un cycle F1 au Brésil

 

     Depuis la mort cruelle de ce dernier en 1994, un peuple se sent un peu orphelin, ses héros n’ayant pas vraiment été remplacés. Assister à une course à Interlagos reste malgré tout une expérience unique tant la ferveur et l’implication du public surchauffé sont exceptionnelles. Et en ce 13 novembre 2016, cette ferveur risque d’être décuplée : le dernier représentant auriverde en Formule 1, Felipe Massa, disputera là son dernier Grand Prix du Brésil, avant que de se retirer définitivement à la fin de l’année, laissant la grille de 2017 vide de tout représentant brésilien de premier plan. Une première depuis 1970 ! Et une excellente occasion de se procurer un billet pour les gradins chauds bouillants de ce fameux circuit « entre les lacs » !

Actualisation: Après une course épique remporté par Lewis Hamilton, sous une pluie battante, partagez un peu de l’expérience de ces as du volants avec une sélection de vidéos époustouflantes des caméras embarquées à bord des bolides! https://fr.motorsport.com/f1/news/video-revivez-le-grand-prix-du-bresil-par-les-cameras-embarquees-852620/

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