Même pour celles et ceux peu au fait des choses du ballon rond, il n’a pas échappé que le Brésil incarne LA nation du football, au même titre de la Nouvelle-Zélande est le pays du rugby.
Cette identification jamais démentie remonte en fait à la fin des années soixante, lorsque le Brésil devint en l’espace de quatre éditions triple vainqueur de la Coupe du Monde. Une équipe est un tout, une vingtaine de joueurs avec les remplaçants, mais un explosa particulièrement de toute son exceptionnelle classe lors de cette épopée historique : Edson Arantes do Nascimento, universellement connu sous le pseudonyme de Pelé. Nous vous proposons de découvrir un peu plus ce grand sportif dans notre rubrique actu sport au Brésil.
Les débuts du phénomène brésilien du Ballon Rond
Jusqu’à la coupe du Monde 1958 organisée en Suède, le Brésil n’était pas plus qu’un autre synonyme de ballon rond. Le monde entier jouait au football, jeu aux règles simples pouvant être comprises autant par un étudiant que par un gamin sorti d’un bidonville. Le pays n’avait jamais gagné la Coupe du Monde, et ne pouvait afficher comme maigre palmarès international que la finale de 1950, perdue à domicile face à l’Uruguay. En 1957, l’équipe nationale du Brésil – la fameuse Seleção – sélectionna le jeune Edson, un gamin d’à peine 17 ans qui se distingua de la meilleure des manières en marquant son premier but international lors de son premier match dans l’antre du fameux Maracanã à Rio. Le fait que l’adversaire ce jour-là fut l’ennemi préféré du Brésil, l’Argentine voisine, n’en eut que plus de saveur. Mais surtout le fait que ce « Pelé » tout juste sorti de son club du Santos FC représentait à lui seul tout ce qu’un joueur de football idéal pouvait proposer propulsa immédiatement le jeune homme dans l’antichambre de l’Olympe footballistique. La Suède l’année suivante allait faire le reste.
Pelé: révolution du football en coupe du monde
Blessé en début de compétition, Pelé n’entra sur le terrain qu’en quart de finale, et ne joua donc que trois matchs. Mais il marqua la bagatelle de six buts lors de ces rencontres, dont un doublé en finale contre la Suède ! La Coupe du Monde commençait à être largement médiatisée, et c’est ainsi que les Français, pourtant archi confiants en leur équipe emmenée par le brillant trio Fontaine-Kopa-Piantoni, assistèrent sidérés au festival Pelé en demi-finale qui inscrivit un triplé participant à la qualification du Brésil pour la finale.
Le monde entier découvrit lors de ces retransmissions ce joueur fin et athlétique à la fois, anticipant comme personne d’autre le jeu adverse, et osant des gestes techniques alors très peu pratiqués, comme le coup du sombrero (passer le ballon par-dessus la tête de l’adversaire pour ensuite le récupérer) ou le grand pont (passer le ballon d’un côté de l’adversaire tandis que le joueur passe de l’autre côté).
Initialement attaquant pur, Pelé va adopter le rôle valorisant d’un milieu de terrain omnipotent, celui qui sait marquer mais qui sait également faire la passe décisive au moment adéquat. En quelques petites années, il va devenir LA référence absolue du football. A tel point qu’il devint également la cible favorite des joueurs adverses, l’homme à abattre.
En 1966 lors de la Coupe du monde en Angleterre, le jeune joueur déjà auréolé de deux titres de champion (même si en 1962, il n’a pratiquement pas joué, s’étant blessé lors du match d’ouverture) va même être victime d’agressions manifestes de la part d’adversaires n’ayant pas la même classe à faire valoir. Cet état de fait peu – voire non – sanctionné par le corps arbitral de l’époque, allié à l’élimination prématurée du Brésil, apprit beaucoup au jeune joueur sur les vanités terrestres. Il se vengea quatre ans plus tard en décrochant une troisième étoile au Mexique, devenant ainsi le seul joueur à être champion du monde à trois reprises. Au jour d’aujourd’hui, il l’est toujours.
Pelé, incarnation du beau jeu « à la brésilienne »
Pelé fut aussi un joueur multi récompensé au plan national. Avec son club historique, Santos FC, il enleva par deux fois la Coupe Intercontinentale ainsi que la Copa Libertadores (1962 et 63 chacune), et le championnat de São Paulo à onze reprises (il n’y avait pas alors de championnat national au Brésil). Ajoutons en fin de carrière le championnat des Etats-Unis avec le Cosmos de New York, et on aura un tour d’horizon relativement complet des faits d’armes de ce phénomène sacré « Athlète du siècle » par le CIO et « joueur du siècle » par la FIFA. Son palmarès est certes exceptionnel, mais c’est sur autre chose que Pelé est surtout devenu – et reste – LA légende mondiale du football : il savait tout faire, et ce de la plus belle des manières.
Si l’équipe du Brésil est synonyme de « beau jeu » depuis des lustres, c’est en grande partie à Pelé qu’elle le doit : il était fin et puissant à la fois (malgré une petite taille), maître des airs et canonnier hors pair quand il le fallait, tacticien en diable et anticipateur des mouvements de l’adversaire. Le tout avec une grâce et une gestuelle artistique que personne, même les plus grands, n’ont jamais pu approcher. Pelé était unique dans son omnipotence sur le terrain et, hormis les mesquines bassesses évoquées plus haut, ceux qui durent l’affronter ne tarirent pas d’éloges à son sujet. Le défenseur italien Tarcisio Burgnich déclara à l’issue de la finale de Coupe du Monde perdue contre le Brésil en 1970 : « Avant le match, je me disais : il est en chair et en os, comme moi. J’ai ensuite compris que je m’étais trompé ».
Le roi immortel du football mondial
La star brésilienne attirait l’empathie et le rendait bien : à toutes les qualités évoquées, il faut ajouter le respect et le fairplay, que n’eurent certainement pas ceux qui en Angleterre en 1966 ne pensèrent qu’à l’éliminer du terrain. Lorsqu’il annonça sa retraite sportive en 1977 lors d’un match de gala au Giant Stadium de New York, ses coéquipiers portèrent en triomphe sur leurs épaules l’icône en larmes tout autour d’un stade en totale symbiose avec l’unicité du moment vécu. Pour tous, et pour toujours, il serait le « Roi Pelé ».
Jusqu’à la fin, il sut conserver sa vista dans le jeu et ses qualités athlétiques exceptionnelles qui le préservèrent des graves blessures. L’ONU et l’UNESCO n’hésitèrent pas une seconde à le nommer ambassadeur auprès des populations défavorisées dans les domaines de l’éducation et de l’environnement. Quant au président du Brésil démocratiquement élu Fernando Cardoso, il lui confia en 1995 le portefeuille de ministre des sports avec pour mission de réorganiser, et mettre de l’ordre dans, la maison du football brésilien (Pelé fit notamment voter une loi, après un rude combat contre les présidents de club et la Fédération Brésilienne, permettant à un joueur de jouer où bon lui semble).
Le Brésil compte nombre de joueurs qualifiés de « légendaires » dans sa riche histoire du futebol, de Garrincha à Ronaldo en passant par Zico, Socrates, Romario ou Cafu. Mais aucun n’a jamais obtenu le quart de l’aura qui cernait le personnage de Pelé. Si l’on excepte Arthur Friedenreich dans les lointaines années vingt, le milieu de terrain que le monde entier enviait fut le premier à exploser internationalement et sa gloire personnelle rejaillit sur celle de son équipe avec laquelle il acquit les trois premières des cinq étoiles mondiales que les Auriverdes arborent désormais sur leur maillot vert et jaune.
Pelé fait partie de ces météores exceptionnels qui sont à tout jamais l’incarnation de leur sport, comme Fangio le fut pour l’automobile ou Killy pour le ski. Le football mondial ne compte plus ses pépites, nombreuses, les Cruyff, Maradona, Platini, Beckenbauer, Kopa, Messi, Zidane, Best ou autres Baresi. Tous on rêve ou rêvent d’un jour de dépasser le maître et le dernier brésilien en lice, le polémique Neymar n’est pas en reste. Mais il n’y aura jamais qu’un seul roi. Pelé !
Le Maracanã, monument national du Brésil
Lorsqu’au début des années quatre-vingts, l’équipe Renault-Sport de Formule 1 demanda à son jeune pilote vedette Alain Prost ce qui lui ferait plaisir de faire à Rio de Janeiro, en dehors de gagner le Grand Prix du Brésil, la réponse fut claire et rapide : assister à un match de foot au mythique stade Maracanã. Pour le fan absolu du ballon rond qu’il était, pénétrer ce véritable temple était le plus beau des cadeaux qu’on puisse imaginer. Entrer dans le Maracanã, c’est entrer dans l’histoire du football brésilien et de l’incroyable ferveur qui l’accompagne.
Maracanã, stade de football brésilien mythique des années 50
Imaginez-vous tout là-haut dans les gradins, si loin, si haut que ne vous distinguez les minuscules joueurs à plus de 120 mètres en bas sur la pelouse que par la couleur de leur maillot ! Vous ne pouvez entendre rien d’autre que le bruit infernal des batucadas disséminées un peu partout dans les tribunes, et peut-être les postes de radio amenés par ces supporters tout autour de vous car à cette altitude, c’est le seul moyen de suivre le cours du match ! Le match, c’est important, mais l’ambiance, ça l’est encore plus : il est essentiel d’être là. On vient en famille, c’est la fête : on crie, on danse, on chante ! On frise là l’irréel.
Telle était en gros l’impression qu’un touriste chanceux pouvait avoir au milieu des places populaires du Maracanã dans les années cinquante jusque dans les années quatre-vingt-dix. A l’époque glorieuse où le stade affichait officiellement plus de 180 000 places assises, 220 000 si on prenait en compte les spectateurs debout !
Le Hampden Park de Glasgow et son record de 150 000 sièges pouvait aller se rhabiller ! Les choses ont bien changé depuis avec les refontes successives de l’endroit et ses vicissitudes financières récentes, mais la ferveur des supporters cariocas est toujours au rendez-vous.
Maracanã bat Jacarepaguá
Le Maracanã est resté longtemps le stade le plus vaste du monde. Normal, dans un pays où le « futebol » est une religion. Pourtant avant 1950, le Brésil ne comptait pas d’enceinte sportive de réelle importance mondiale. C’est la Coupe du Monde de cette année-là qui décida de la construction de cet édifice pharaonique.
En 1947, le Brésil obtient de Jules Rimet, président de la FIFA et co-fondateur en 1930 de la Coupe du Monde, le privilège d’organiser l’édition 1950, la première après guerre. Cela fait, il va falloir dès lors construire un stade à la mesure de l’événement et surtout, s’accorder sur l’endroit qui aura l’honneur d’être choisi, promesse de grandes batailles d’influence à venir. Si le choix de la ville de Rio de Janeiro n’est pas remis en question, celui du lieu fait s’affronter deux clans : celui de Ângelo Mendes de Moraes, maire du district fédéral de Rio de Janeiro et partisan du site de Maracanã dans le quartier de Tijuca, et celui du ministère des sports appuyant, lui, la candidature de Jacarepaguá situé sur un lagon en bordure de mer. Aucun des deux ne voulant céder un pouce de terrain à l’adversaire, la situation aurait été définitivement sans issue sans le concours du respecté journaliste du Jornal dos Sports, Mário Filho. On notera qu’à la mort de celui qu’on appelait familièrement le « petit ami du stade », le Maracanã prendra officiellement le nom d’Estadio Jornalista Mário Filho.
Par ses nombreux articles enthousiastes vantant la pertinence du projet, Filho réussit à réconcilier les divers protagonistes qui s’entendent finalement sur le site de Maracanã, plus central que celui de Jacarepaguá. Ce dernier se rattrapera dans les années soixante-dix en récupérant la construction du circuit automobile de Formule 1, puis dans les années deux mille dix celle des installations pour les Jeux Olympiques. L’accord final est signé en 1947 et la première pierre posée en janvier 1948. Mais les réels travaux ne commenceront qu’en août de la même année.
Le délai à respecter est, on l’imagine, très court et 1700 ouvriers travaillent sans relâche à l’achèvement du bâtiment. 2000 autres leur seront adjoints pour terminer les travaux à la date prévue. Fin 1949, c’est chose faite pour l’essentiel (en fait, le stade ne sera véritablement achevé en totalité qu’en 1965). L’histoire va retenir que le Maracanã accueillit le tout premier match de la Coupe du Monde 1950, Brésil-Mexique (gagné 4 à 0 par le pays hôte) et le tout dernier de l’édition 2014 qui vit l’Argentine défaite en finale par l’Allemagne, impitoyable bourreau de la Seleção en demie (7-1 à Belo Horizonte). Entre ces deux époques, beaucoup de matches de légendes et de records.
Pelé, A-Ha et Jean-Paul II, quelques records du Maracanã
Les records sont avant tout dans le stade lui-même, surtout pour l’époque. Il fut conçu par une équipe d’architectes qui désiraient ancrer leur création dans le modernisme et le gigantisme : haut comme un immeuble de six étages, proposant plus de 150 000 places assises à l’origine (capacité vite portée à 180 000), sans compter les places debout, une salle de presse pouvant accueillir vingt cabines de retransmission, trente-deux toilettes et autant de bars, six vestiaires (dont un pour l’arbitrage), le Maracanã fut immédiatement perçu comme une réalisation ambitieuse et haut-de-gamme, bien à la hauteur de ce que le Brésil pouvait étaler à la face du monde en matière d’architecture.
Si la Coupe du Monde ouvrit le bal en 1950, le stade accueillit aussi bien l’équipe nationale auriverde que les clubs de Rio. Assez paradoxalement, aucun club ou équipe ne fut résident au Maracanã, que ce soit le Fluminense, ou le Flamengo. Ce qui n’empêcha pas de bien beaux affrontements entre eux, notamment lors des Championnats Carioca où le second devint le premier triple champion de l’Histoire au Maracanã en 1953, 54 et 55.
L’équipe du Brésil n’y triompha jamais lors des deux coupes du monde de 1950 et 2014 organisées au pays, mais les plus grands joueurs y vécurent leurs heures de gloire. Pelé y marqua le millième but de sa fabuleuse carrière en 1969 et fit ses adieux en 1971, et en 1983, la dépouille de l’idole Garrincha rassembla des dizaines de milliers de personnes dans l’enceinte consacrée.
Au chapitre des records, on peut ajouter que le Maracanã détient celui du plus important public payant pour un match de football, 183 341 billets vendus en 1969 pour un match comptant pour les éliminatoires pour la Coupe du Monde 1970, et que dans un tout autre genre en 1993, le groupe norvégien A-Ha inscrivit son nom au Guinness Book avec 199 000 tickets écoulés pour un seul concert ! Car évidemment, à l’image de tous les stades internationaux, le Maracanã se mit à accueillir à partir des années quatre-vingts dix les grandes messes rock… ainsi que celle du pape Jean-Paul II !
Décadence et renaissance du stade de Maracanã
Ces records ne risquent plus d’être battus puisque l’édifice a fait peau neuve à deux reprises, en subissant une sacrée cure de minceur à chaque fois : en 1999 sa capacité d’accueil passe à 103 000 places pour accueillir la Coupe du Monde des clubs, mais c’est surtout en 2013 que le régime est sévère. Pour se conformer aux normes de sécurité en vigueur en vue de la Coupe du Monde 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, le stade voit le nombre de ses sièges réduit à 78 838.
A la suite de ces derniers jeux, le mythique édifice va être laissé à l’abandon durant quelques années, victime d’imbroglios politico-financiers comme seul le Brésil possède le talent d’en produire. Pour la plus grande tristesse des supporters, les installations seront ouvertes aux quatre vents et, pour le plus grand bonheur des profiteurs de tous poils, pillées et vandalisées.
Heureusement, la raison est revenue il y a peu, le stade remis en état et on peut à nouveau aller y applaudir les matchs où s’affrontent peut-être les futurs Pelé, Zico, ou Ronaldo de demain. Malgré ses transformations, le Maracanã reste un endroit de légende que tout amateur de football en visite à Rio se doit de visiter.
SITE OFFICIEL POUR ACHETER UN TICKET DE VISITE DU MARACANÃ
Articles récents
Le buggy :
Rouler sur les plages du Brésil cheveux au vent
Découvrir un pays peut se faire de nombreuses manières quant aux différents modes de transport. Le Brésil est un des rares endroits à proposer un moyen de locomotion original et totalement en adéquation avec la philosophie ambiante : le buggy.
Ces petites autos légères et maniables passent (à peu près) partout et permettent au touriste avide de sensations décalées de rouler dans des paysages idylliques loin de tous les repères ordinairement attachés aux programmes traditionnels. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a plus aucune règle à respecter, nous y reviendrons.
California dreaming, le contexte de l’apparition du buggy
Même si le buggy est assez représentatif de la conception qu’on peut avoir des déplacements dans le Nordeste du Brésil, ce petit engin a été inventé beaucoup plus au Nord, en Californie exactement. Dans les années soixante, cet état de l’ouest des Etats-Unis devient rapidement le symbole de la contre-culture prônée par les jeunes en révolte contre l’ordre établi.
C’est l’époque de la contestation ouverte, du refus de la société de consommation, du rejet de la guerre au Vietnam, mouvements se développant sur fond de protest-songs ou de pop music. C’est l’époque du flower power et de la liberté revendiquée. Cette négation de la société dite « bourgeoise » se traduit à tous les niveaux, les arts mais aussi les transports.
Dans cet état où l’on vit au soleil les cheveux au vent, la traditionnelle grosse voiture ne convient plus à une jeunesse idéaliste. Sans compter le prix ! C’est alors qu’arrive Bruce F.Meyers au tout début des années soixante.
Le Buggy, une idée folle de Bruce Meyers
Le bonhomme travaille dans l’industrie maritime, plus précisément dans la fabrication de tout ce qui est basé sur le polyester, coques de bateaux, flotteurs et surtout planches de surf. Il imagine alors un petit engin tout-terrain pouvant permettre de se déplacer sur les immenses plages pour rejoindre le spot idéal.
Il conçoit donc un véhicule ultraléger basé sur un châssis-poutre (châssis constitué d’une poutre centrale reliée à deux essieux, le tout supportant le moteur, les suspensions et la carrosserie. La fameuse Alpine-Renault est également construite sur un châssis-poutre, lui assurant la légèreté sans nuire à la rigidité) et une carrosserie polyester.
Il loge deux sièges très sommaires de chaque côté de la poutre et à l’arrière (pour une question de motricité maximale) un moteur de Coccinelle VW, fiable et économique. Un arceau de sécurité vient, de façon logique, protéger les passagers en cas de retournement, mais sert aussi à loger les planches de surf !
Le buggy « Meyers Manx » (en hommage aux célèbres motos anglaises Norton Manx) fait ses premiers tours de roues au bord des vagues du Pacifique en 1964. Les début sont difficiles car l’engin reste relativement onéreux et ne s’adresse pas au premier venu puisqu’il est vendu en kit (Do it yourself !) et seulement 12 kits sont produits entre 64 et 66. Cependant, il s’impose rapidement comme un véhicule hors du commun dans le sport automobile en devenant rapidement un incontournable des épreuves off-road.
En 1967 il fait la couverture de la revue Car & Driver et le succès est immédiat : les commandes affluent, plus de 6000 véhicules sont construit et le buggy sera finalement copié dans le monde entier.
Bien que son créateur soit obligé de se séparer de son entreprise au début des années soixante-dix pour des raisons fiscales, l’image iconique de la liberté sur quatre roues est désormais ancrée dans les esprits, et dans cette période que d’aucuns qualifient d’exceptionnelle. Du fait de sa rusticité comme de son look tout en rondeur, le buggy original n’est pas destiné à tous et a fini part succomber aux sirènes de l’obsolescence en Occident, disparaissant peu à peu du paysage au profit de nouveaux engins plus modernes et racés.
Mais comme pour tout véhicule unique en son genre, quelques irréductibles utilisateurs passionnés un peu partout dans le monde continu à perpétuer ces véhicules et leurs différents clones. Parmi eux, les brésiliens, voyant dans le buggy un véhicule rustique et parfaitement taillé pour leurs 7491 kilomètres de littoral furent enthousiastes au point de développer leur propre marque, Fyber, adoptée en masse par les habitants du littoral du Nordeste du Brésil.
Buggy : la déclinaison brésilienne
Le buggy fut introduit au Brésil par les classes moyennes/ aisées, qui possédaient des résidences secondaires au bord des côtes souvent difficiles d’accès par des pistes de terre ou entre les dunes et par leurs enfants pratiquant le surf. Il a initialement conquis les rivages sud, pour ensuite gagner tout le littoral jusqu’au Nordeste, secteur où ses performances purent pleinement s’épanouir sur ses plages s’étendant à l’infini.
L’intérêt du petit engin virevoltant est multiple dans ce contexte particulier :
- Issus d’une motorisation de Cocinelle VW, il est facile à entretenir et de trouver des pièces de rechanges à bas prix partout étant donné la popularité de la voiture icone de Volkswagen.
- Avec son faible poids, ses larges pneus du train arrière et sa propulsion, il permet de se déplacer aisément de village en village par les chemins ou les longues plages, là où des voitures traditionnelles s’ensableraient à coup sûr.
- Avec sa coque en polyester, le buggy résiste bien mieux que n’importe quel autre véhicule à l’agression du sel marin.
- Le prix qui, sur du matériel d’occasion, reste beaucoup plus raisonnable que celui d’une voiture.
Toutes ses qualités font du Buggy un engin idéal pour les populations modestes du littoral qui rapidement commencèrent à acheter les modèles d’occasion revendus par leurs voisins plus fortunés.
Ainsi depuis une trentaine d’années les buggys font partie du paysage nordestin, aussi bien comme véhicule de loisirs pour les classes moyennes que comme utilitaire des population vivant sur le bord de mer.
Mais avec la montée en flèche comme destination de vacances des plages entre Natal et Sao Luis et la découverte de ce littoral par les pratiquants du kitesurf, un nouvel essor des buggy à eu lieu depuis les années 2005. Ces sportifs de l’extrême voient en lui un outil parfait pour pouvoir surfer dans le sens du vent, le fameux downwind) avec quelqu’un qui les suit sur la plage et peut ainsi ramener le matériel et la bête en fin de parcours. POur les touristes, c’est l’oportunité de pouvoir remonter en buggy les plages entre Natal, Fortaleza et Jericoacoara pou profiter d’un littoral sauvage et s’étendant à perte de vue.
Découvrir les plages du Nordeste en Buggy en toute sécurité
Brazil Selection vous propose de parcourir cette partie du littoral brésilien au volant de buggys spécialement affrétés pour vous. Pour cela, vous pouvez faire un circuit entre les ville de Natal et Fortaleza en 4 étapes d’une journée ou un séjour buggy de Fortaleza à Jericoacoara en 2 jours. Et les plus passionnés pourront cumuler l’un et l’autre pour 6 jours de fun et de sport mécanique sur le bord de l’océan atlantique dans des paysage sauvage et minérale de dunes et de falaises.
Nous l’avons dit, le buggy c’est la liberté : celle de rouler sans stress au bord des plus belles plages du pays, de pouvoir s’arrêter où l’on veut et repartir quand on veut, de profiter au maximum du soleil et de l’air chargé d’iode. Néanmoins, cette liberté n’est accessible qu’à la condition de se plier à des règles élémentaires de sécurité et de bonne conduite, dans tous les sens du terme !
Il est évident que nous n’allons pas vous lâcher sur ces longs parcours parsemés d’embûches et de pièges potentiels sans aucune surveillance ni aucun guide. L’affaire serait bien trop risquée, et pour vous, et pour nous. Sur les quelques centaines de kilomètres que vous parcourrez, les trois quarts nécessitent la plus grande attention.
Et c’est bien dans le but que vous rouliez relax l’esprit totalement libéré que nous vous confions aux soins de votre guide-conducteur certifié. Il vous ouvrira la piste et vous montrera le chemin, tâche a priori infaisable pour quelqu’un ne connaissant pas le pays. Il s’occupera de contacter les bacs pour les traversées de rivières ou de zones inondées. Il vous assistera en cas de problème mécanique, problème qui peut arriver puisque vous roulerez dans des conditions où les buggies sont parfois soumis à rude épreuve.
Il vous expliquera surtout le maniement de ces petits véhicules vifs, qui demandent à ne pas être brusqués outre-mesure. Bien que conçu pour passer dans tous les terrains, il convient de ne pas prendre de risques inconsidérés dans le sable des dunes ou au bord de l’eau. Votre guide vous apprendra à éviter ces pièges en adoptant une conduite souple et adaptée. Votre raid sera alors placé sous le signe du plaisir pur et de la sécurité que seule une bonne organisation peut vous procurer (vous signerez d’ailleurs un contrat et laisserez une caution en garantie).
Il ne vous reste plus qu’à choisir votre parcours, à faire à votre rythme et selon vos envies, et de découvrir l’enivrante sensation de rouler cheveux au vent de plages en plages, et de villages en villages.
Articles récents
Neymar, une star en quête de reconnaissance ?
Adulé par le peuple brésilien, Neymar da Silva Santos Júnior, « o Menino Neymar » comme le surnomma jadis l’incontournable commentateur Galvão Bueno, semble appelé à prendre toute sa place dans le panthéon auriverde aux côtés des légendes Pelé, Garrincha, Romario, Ronaldo ou autre Ronaldinho.
Sa qualité de jeu, que ce soit dans le dribble, la passe décisive ou la conclusion au fond des filets n’est plus à démontrer : il a gagné les titres les plus enviés en club et a été promu pour un temps capitaine de la Seleção brésilienne. Mais le joueur de 26 ans marque encore le pas par rapport à son ascendant le plus célèbre : à son âge, le roi Pelé comptait déjà deux Coupes du Monde à son palmarès.
En plein Mondial 2018, retour sur la carrière de ce jeune prodige du football brésilien.
Neymar, 2 rendez-vous manqués en Coupe du Monde FIFA
Lors de l’édition 2010, le sélectionneur Dunga n’avait pas daigné retenir le jeune attaquant qui brillait avec son club Santos, notamment dans la Coupe du Brésil qu’il termina meilleur buteur avec 11 buts. En 2014, Neymar était bien présent en sélection mais se blessa gravement, et ne participa donc pas au tristement célèbre Allemagne-Brésil dans le stade enfiévré de Mineirão. Si on veut voir le verre à moitié plein, on pourra dire que dans les deux occasions, Neymar n’a bien évidemment rien à se reprocher quant à ces deux défaites en demi-finales. Mieux : il pourra arguer jusqu’à la fin de sa vie qu’il n’eut pas à subir sur la pelouse devant plus de 80000 personnes, sans compter les millions de téléspectateurs brésiliens anéantis devant leur écran, l’infamie de ce 7-1 encaissé par une équipe ayant perdu tout repère élémentaire de tactique de jeu.
Mais le verre à moitié vide fait ressortir que ce sont là deux belles occasions manquées pour le footballeur de Mogi das Cruzes, où il est né en 1992. Et surtout poser la question qui restera éternellement sans réponse : Neymar et son génie footballistique aurait-il pu changer le cours de l’histoire si ?…
Trop facile, et en même temps trop difficile de répondre à ce genre de discussion de comptoir. En 2010, le petit prodige était encore bien jeune et manquait certainement d’expérience au niveau international. En 2014, il aurait peut-être pu galvaniser son équipe déjà marquée par le forfait de son capitaine Thiago Silva. Ce qui est sûr, c’est que sa fracture d’une vertèbre lombaire lors du quart de finale contre la Colombie fut un coup très rude pour une Seleção de médiocre facture déjà peu à son aise dans ce Mondial 2014, et qui ne sut éviter ce score humiliant.
C’est à ce moment que beaucoup de voix, et non des moindres, conseillèrent à Neymar d’aller se perfectionner en Europe où les clubs de prestige se battaient pour le recruter.
2013 – 2014: les premier pas de Neymar au coté de Messi au FC Barcelona
Dès ses débuts professionnels en 2009 au Santos Futebol Clube (celui-là même qui avait accueilli le débutant Pelé cinquante-trois ans plus tôt – un signe ?), Neymar jurait qu’il ne céderait pas aux sirènes venues de l’Europe et resterait fidèle à son club de formation. Belles phrases pleines de bonté de la part d’un jeune reconnaissant, mais dénuées de tout pragmatisme nécessaire à une progression internationale. Son agent se contentait, lui, d’approuver son poulain en souriant gentiment, tout en ajoutant que les chances de celui qui aspirait à devenir le meilleur joueur du monde étaient « nulles au Brésil ». Le message était clair : Segue para frente ! (Va de l’avant !).
Le FC Santos avait déjà par deux fois réussi à repousser les attaques de West Ham et de Chelsea, deux clubs prestigieux de la Premier Ligue anglaise, mais ses dirigeants savaient pertinemment que ces victoires à la Pyrrhus ne faisaient que reculer l’échéance fatale. De fait, le club dut lâcher en 2013 son petit trésor qui partit vers la vieille Europe, vers la capitale catalane espagnole Barcelone précisément pour y rejoindre son idole Lionel Messi, tôlier depuis près de dix ans au célèbre FC Barcelone. Celui qui arrivait avec dans ses bagages trois titres de champion avec son club, et trois victoires dans la coupe du Brésil, la Copa Libertadores et la Recopa Sudamericana avait pourtant, à vingt-et-un ans, tout à apprendre du grand monde !
La toute première réalité pour le gamin brésilien fut d’évoluer dans un championnat de haute volée bien différent de ce qu’il avait connu au Brésil, aux côtés d’un Messi dont il avait punaisé des posters dans sa chambre de gamin. Lors de son tout premier match en blaugrana (couleurs bleu et grenat du maillot du Barça), le jeune joueur attentionné délivra une passe décisive à son dieu vivant qui envoya le ballon dans les cages adverses. Quelques jours plus tard, c’était à son tour de loger la balle au fond des filets.
La machine était lancée : Neymar devint rapidement la coqueluche du Camp Nou (stade officiel de l’équipe) et ses performances en Liga BBVA (le championnat espagnol de football), puis en Ligue des Champions en firent le digne successeur de Messi. Messi qu’il devra même – honneur suprême – remplacer quelques mois plus tard (suite à une blessure de l’Argentin) lors d’un match d’anthologie contre Glasgow où l’équipe espagnole écrasera les Ecossais 6-1, accompagnée par un public extatique qui chantait le nom du prodige brésilien ! Blessé à son tour, il fut un peu moins performant dans la deuxième partie de sa première saison espagnole, saison qui ne lui apporta rien en terme de titres mais certainement beaucoup au niveau de cette fameuse expérience qu’il était venu chercher en Europe et pour laquelle il avait du, comme tant d’autres, quitter son Brésil chéri. La récompense suprême allait arriver l’année suivante.
2015 – 2017: Consécration et doute pour la nouvelle star brésilienne du ballon rond
2015 va être sans conteste une année de rêve pour Neymar. Rêve et consolation, pourrions-nous dire. Car il le fallait, après cette saison 2013-2014 mi-figue mi-raisin au Barça et surtout ce début d’été épouvantable avec cette fracture aux lombaires et la déroute de son équipe nationale au Mondial en juin. Le numéro 10 brésilien prit définitivement ses marques dans cette équipe dont il appréciait le haut niveau de professionnalisme et qui allait laminer tous ses adversaires : champion d’Espagne, vainqueur de la Coupe du Roi et de la Super coupe d’Espagne, mais surtout vainqueur de la prestigieuse Ligue des Champions face à la Juventus de Turin, après avoir sorti le Bayern de Munich en demie et le Paris Saint-Germain en quart (tiens, tiens !). Il termina en outre la saison avec un score phénoménal de 39 buts marqués.
Seule tâche sombre à cette année idyllique : la Copa America où, face à la Colombie et au marquage plus que limite de ses joueurs, le jeune Brésilien se fit justice en tirant intentionnellement dans le dos d’un défenseur et fut, de fait, expulsé pour le reste de la compétition.
Neymar est définitivement devenu une référence mondiale en matière de beau jeu et de technicité. C’est un attaquant et un passeur hors-norme et son extraordinaire faculté à éliminer ses adversaires pour aller droit au but le fait le comparer à ses glorieux aînés, Ronaldinho et surtout Pelé. Son nouveau titre de champion d’Espagne en 2016 ne fait que conforter cet état de fait, et pourtant, le doute s’installe : le Barça perd son titre de champion d’Europe et surtout, l’année 2017 reste vierge de tout titre majeur.
Le temps de la gamberge revient alors pour Neymar. Et le chant des sirènes se fait à nouveau entendre. Et quelles sirènes : celles du club du Paris Saint-Germain et de ses dirigeants qatariens qui supportent de moins en moins cette idée saugrenue de se payer au prix le plus extravagant un des meilleurs clubs d’Europe, et de rester toujours bloqué à la porte des demi-finales de la Ligue des Champions ! Dans leur esprit, Neymar devrait leur permettre de trouver ce que le fantasque, mais ultra talentueux, Suédois Ibrahimovic n’a pas réussi à leur procurer : la clé magique qui mène à la finale de l’Europe.
FC Barcelone/Paris Saint Germain: Le transfert du siècle
L’affaire va défrayer la chronique, et pas seulement que sportive : le phénoménal montant du transfert du joueur depuis le Barça vers le PSG (222 millions d’euros, un record !) remontera jusque dans les couloirs ministériels, notamment ceux de l’économie et des finances. Histoire de s’assurer que tout sera fait dans les règles et que personne ne viendra chercher des poux dans la tête de la nouvelle star parisienne. Si les fans sont ravis de l’arrivée d’un des plus grands joueur du monde, certains observateurs tordent un peu le nez : l’argent est, certes, un puissant moteur, mais comment un tel compétiteur a-t-il raisonnablement pu quitter un des plus grands clubs européens au palmarès et à l’expérience si riche pour rejoindre un club de « moyen de gamme » au niveau européen et évoluer dans un championnat bien moins reluisant que celui qui se déroule de l’autre côté des Pyrénées ?
Nous ne sommes qu’à quelques mois en aval de cette arrivée médiatique, mais déjà certaines questions se posent et certaines certitudes semblent se fissurer. Le PSG a remporté la Coupe de la Ligue 2018 et récupérer son titre de champion de France à quelques journées de la fin du championnat. Mais, comme lors des éditions précédentes, la campagne européenne s’est piteusement arrêtée de façon prématurée : en huitième de finale cette fois-ci face au Real de Madrid, autre club espagnol emblématique, avec un Neymar bizarrement peu concerné par les débats pendant le match aller, et carrément absent du terrain lors du match retour pour cause de blessure à la cheville dans un match de championnat, blessure nécessitant un retour sanitaire au Brésil pour y être opéré et observer une convalescence de deux mois… au moins. Il apparait désormais aux yeux de certains observateurs que ce transfert a du plomb dans l’aile et d’aucuns parlent déjà d’un voyage de retour vers l’Espagne, probablement vers le Real Madrid.
De façon paradoxale, le joueur le plus talentueux et le mieux payé du monde peine à trouver son bonheur suprême sur les pelouses européennes, bonheur pourtant largement savouré au sein d’une équipe de Barcelone qu’il a peut-être quittée sans une réflexion approfondie. Mais cette blessure n’impacte pas seulement son avenir proche en France.
FIFA WORLD CUP 2018 : Un démarrage en douceur
La Coupe du Monde 2018 en Russie bat son plein, et le jeune numéro 10 a du mal à prendre ses marques au sein d’une Seleção qui rêve ardemment de laver l’affront de 2014.
Cependant, au vu des excellents résultats dans les matchs de préparation et des 3 premiers matchs contre la Suisse (1 – 1), le Costa Rica (2-0) et la Serbie (2-0) où le jeu va en s’améliorant, le Graal de « L’hexa » se profile peut-être à l’horizon. L’équipe du Brésil peut donc envisager d’aller une nouvelle fois au bout du chemin, emmenée par un quartet de choc formé par P. Coutinho, G.Jesus, William et Neymar qui ont tous soif de reconnaissance pour inscrire enfin leurs noms dans les tablettes mondiales.
Alors , comme Pelé, comme Garrincha, comme Romario, comme Ronaldo, comme Ronaldinho… Neymar va t-il enfin entrer définitivement dans la légende du football brésilien?
Articles récents
La danse qui libère les esclaves
Par Léa Schoeny . 7 août 2017
Au-delà d’une danse, un véritable art martial
Pratiquée aujourd’hui comme un sport ludique, la capoeira a tout d’abord été créée dans une perspective de défense/d’échappatoire. Cet art martial tire ses racines des méthodes de combat et de danse africaine pratiquées par les esclaves noirs. Venus principalement d’Angola et du Congo, ces derniers ont été contraints de partir au Brésil lors de sa colonisation par les Portugais au 16ème siècle.
Au rythme des percussions aux sonorités afro-brésiliennes, les hommes se déplacent, apprennent des techniques de frappe et d’esquive sous le regard méfiant de leurs surveillants. Percevant d’un mauvais œil ces entrainements, ils interdisent rapidement la pratique de cette technique de combat. Les esclaves tentent alors de déguiser leurs entrainements à travers une danse rythmée au son des berimbau – instruments traditionnels – et des chants.
Au cours de l’histoire du Brésil, la capoeira a longtemps été mal vue par l’autorité, considérée même comme un délit. Cet art martial sera pourtant toujours pratiqué en cachette, jusqu’au début du 20ème siècle où il se démocratisera et trouvera même sa place au sein de la culture brésilienne. C’est notamment grâce à Mestre Bimba – Manuel dos Reis Machado – que la capoeira deviendra une des activités sportives les plus pratiquées au Brésil. En 1930 il fonde la première école de capoeira à Salvador de Bahia et transforme alors ce sport de rue, perçu comme une pratique de bandits, en un véritable art soumis à des codes d’apprentissage.
Une danse autour de laquelle les brésiliens se retrouvent aujourd’hui pour faire la fête
Au cours d’une balade dans les rues du Brésil, on est attiré au loin par un son de percussions accompagnant des chants portugais. On s’approche alors pour apercevoir un groupe d’hommes et de femmes formant un cercle et se balançant de gauche à droite au rythme de la musique. Au centre, deux d’entre eux s’affrontent sans jamais se toucher. La grâce et la souplesse dont les combattants font preuve cachent toute la technicité exigée pour la pratique de la capoeira. On ne peut que s’imaginer l’impact que pourraient avoir l’un des mouvements s’il venait à percuter l’adversaire. Et c’est justement parce qu’il n’y a pas de contact, que tous les niveaux peuvent s’affronter sans risque.
Après quelques minutes de lutte, l’un des adversaires laisse place au centre de la roda – ronde en portugais – à un nouveau challenger, et c’est ainsi que s’enchainent de nombreux combats sans violence sur la cadence des musiciens autour.
Observer cette parade, c’est s’imprégner de la culture brésilienne : toute la richesse de son Histoire, ainsi que la générosité de sa population y sont présentes. Chacun est invité à entrer dans la danse, à fredonner les chants en portugais ou plus simplement à partager une caïpirinha !
Articles récents
La « Fórmula Um »
L’autre passion d’un peuple prêt à vibrer le 13 novembre sur le circuit d’Interlagos, aux portes de São Paulo.
A côté de l’indétrônable football, la Formule 1 a toujours tenu une place à part dans le cœur des supporteurs brésiliens. Les grands champions du passé n’ont certes pas été remplacés, mais la ferveur reste intacte dans les tribunes et gradins d’Interlagos le week-end du Grand Prix du Brésil. Retour sur l’histoire de ce circuit à travers l’histoire de ce haut lieu du Brésil sportif.
Par Pierre Ménard
Le circuit Interlagos, une étape unique du championnat du monde de F1!
Le Brésil est depuis longtemps une terre propice à la pratique des sports mécaniques, et le circuit d’Interlagos, aux portes de Saõ Paulo, en est son temple, au même titre que celui de Monza en Italie. Si sa construction remonte à la toute fin des années trente, ce n’est qu’au début des années soixante-dix que les choses sérieuses vont débuter et que la fièvre va grimper de plusieurs degrés.
Interlagos, le circuit F1 née de l’engouement d’une nation derrière un pilote
L’avènement du jeune Emerson Fittipaldi en Formule 1 va amener les autorités des sports mécaniques du Brésil à organiser dès 1973 le premier Grand Prix officiel du Brésil sur cette piste d’Interlagos. Les victoires de « Emmo » dans la fournaise de sa ville natale furent autant de célébrations populaires du nouveau roi du sport brésilien. L’ambiance festive des batucadas importées des stades de foot scella pour toujours la marque unique des Grands Prix au Brésil.
Pour des raisons de vétusté, Interlagos fut remplacé dans les années quatre-vingt par le circuit de Rio-Jacarepagua, plus moderne, mais moins festif. La greffe de Rio ne prit vraiment jamais malgré la présence sur la grille du nouveau champion Nelson Piquet – un « carioca » pourtant. Pour le plus grand bonheur des fans, le Grand Prix reprit ses quartiers sur le circuit pauliste rénové et transformé au tout début des années quatre-vingt-dix.
L’ambiance festive y retrouva ses extrasystoles d’antan, et elle devint carrément hystérique lorsque l’enfant du pays, l’éternel Ayrton Senna, y triompha à deux reprises.
Interlagos 2016, une édition symbolique qui marque la fin d’un cycle F1 au Brésil
Depuis la mort cruelle de ce dernier en 1994, un peuple se sent un peu orphelin, ses héros n’ayant pas vraiment été remplacés. Assister à une course à Interlagos reste malgré tout une expérience unique tant la ferveur et l’implication du public surchauffé sont exceptionnelles. Et en ce 13 novembre 2016, cette ferveur risque d’être décuplée : le dernier représentant auriverde en Formule 1, Felipe Massa, disputera là son dernier Grand Prix du Brésil, avant que de se retirer définitivement à la fin de l’année, laissant la grille de 2017 vide de tout représentant brésilien de premier plan. Une première depuis 1970 ! Et une excellente occasion de se procurer un billet pour les gradins chauds bouillants de ce fameux circuit « entre les lacs » !
Actualisation: Après une course épique remporté par Lewis Hamilton, sous une pluie battante, partagez un peu de l’expérience de ces as du volants avec une sélection de vidéos époustouflantes des caméras embarquées à bord des bolides! http://fr.motorsport.com/f1/news/video-revivez-le-grand-prix-du-bresil-par-les-cameras-embarquees-852620/