Depuis les années 80, les Bahianais se déhanchent sur les chorégraphies endiablées de l’axé, un samba-reggae typique du carnaval de Salvador de Bahia.
Fusion des styles musicaux traditionnels et d’influences caribéennes, ce rythme festif a rapidement gagné le cœur de tout le Brésil.
Le carnaval de Bahia, lieu de tous les métissages musicaux
L’apparition de l’axé est indissociable de l’histoire de Salvador de Bahia et de son carnaval. Première capitale du pays de 1549 à 1763, elle s’est imposée comme plaque tournante de l’esclavage. Surnommée la Rome noire, Salvador se revendique comme la plus africaine des villes brésiliennes avec ses traditions culinaires, culturelles et religieuses héritées des esclaves en provenance notamment du Nigéria.
Le mot axé, d’origine yoruba (ethnie africaine), désigne d’ailleurs une salutation religieuse du candomblé et signifie « énergie positive ». Gorgé de joie de vivre, ce style musical, comme beaucoup d’autres au Brésil, puise donc ses racines dans ces rythmes typiques à base de percussions et de tambours.
L’axé, des trios eléctricos à la popularité nationale
L’axé serait né sur des guitares électriques interprétant le frévo pernamboucain au début des trios eléctricos de Salvador. Grâce à un métissage des rythmes nordestins et caribéens (reggae, calypso…) enrobés de pop rock, la musique se double d’une danse mêlant éléments folkloriques, hip hop et jazz qui feront son succès au cours des années 90 dans tout le Brésil.
Toujours très populaire lors du carnaval grâce à Ivete Sangalo et Daniela Mercury, elle électrise les Bahianais grâce à ses chansons plus ou moins légères, véritables hymnes de cette culture afrobrésilienne propre à Salvador. On mentionnera aussi Bel Marques qui séparé de son groupe « Chiclete com banana » se produit maintenant en solo.
Salvador de Bahia au rythme festif du samba reggae
C’est Antonio Luiz Alves de Souza, surnommé Neguinho de Samba, qui rapproche le reggae des années 70 de la musique afrobrésilienne carnavalesque, fusion accentuée par l’installation de Jimmy Cliff à Salvador en 1981.